Le bromure de cétrimonium, en abrégé CTAB, est un tensioactif ammonium quaternaire de formule moléculaire [(C16H33)N(CH3)3]Br. Il ne s’agit pas seulement de l’un des composants de l’agent antibactérien topique cétrimide, mais il joue également un rôle important dans les domaines de la biologie et de la médecine. Le CTAB est particulièrement efficace pour extraire l’ADN des cellules, ce qui permet aux scientifiques d’explorer les mystères des cellules et d’obtenir d’excellents résultats dans diverses applications, notamment la nanotechnologie et l’électrophorèse des protéines.
Le CTAB est un composant clé du processus d’extraction de l’ADN, éliminant efficacement les lipides de la membrane cellulaire et favorisant la lyse cellulaire.
La lyse cellulaire est un outil pratique pour isoler certaines macromolécules que l’on trouve principalement dans les cellules. Les membranes cellulaires sont composées de groupes hydrophiles et hydrophobes, par conséquent, des détergents sont souvent utilisés pour solubiliser ces membranes. L’essor du CTAB dans les applications biologiques provient de sa capacité à maintenir l’intégrité de l’ADN précipité pendant le processus d’extraction. Les cellules contiennent généralement de fortes concentrations de macromolécules, telles que des glycoprotéines et des polysaccharides, qui peuvent coprécipiter avec l’ADN, entraînant une perte de pureté de l’ADN extrait. La charge positive du CTAB lui permet de dénaturer ces molécules qui interféreraient avec le processus de séparation.
Le CTAB présente un potentiel en tant qu'agent anticancéreux pro-apoptotique dans le cancer de la tête et du cou (HNC). Dans les études in vitro, le CTAB a interagi avec les rayons gamma et le cisplatine, deux médicaments standards pour le traitement du cancer du col de l'utérus. Le CTAB a montré une toxicité cellulaire anticancéreuse contre plusieurs lignées cellulaires HNC avec des effets minimes sur les fibroblastes normaux, une sélectivité qui exploite les anomalies métaboliques propres au cancer. Des expériences in vivo ont montré que le CTAB a supprimé la tumorigénicité des cellules FaDu et retardé la croissance des tumeurs établies. Par conséquent, le CTAB est considéré comme un composé d'ammonium quaternaire pro-apoptotique potentiel avec une efficacité in vitro et in vivo.
Le CTAB a été recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme agent de purification pour le traitement en aval des vaccins polysaccharidiques.
Le CTAB joue un rôle indispensable dans la synthèse des nanoparticules. Il peut réduire l’énergie de surface des nanoparticules formées et empêcher l’agrégation des particules. Dans la synthèse des nanoparticules d'or (Au), le CTAB est largement utilisé comme réactif, qui non seulement confère la stabilité aux nanoparticules mais contrôle également leur forme et leur taille. Le CTAB peut se lier sélectivement ou fortement à une variété de surfaces cristallines en développement, et un tel contrôle est crucial pour ajuster les propriétés des nanoparticules.
Cependant, l’utilisation du CTAB comporte également certains risques pour la santé. Des études connexes ont montré qu’une consommation de CTAB supérieure à 150 mg peut provoquer des effets indésirables sur la santé et peut même entraîner la mort, car elle provoque des brûlures chimiques dans l’œsophage et le tractus gastro-intestinal. Des expériences sur les animaux ont montré que le CTAB est également toxique pour les organismes aquatiques.
ConclusionLes tests de toxicité du CTAB ont montré que le poisson zèbre exposé à une concentration de 0,3 mg/L dans l'eau a développé une toxicité dans les 96 heures, tandis que les daphnies ont montré une réponse similaire à une concentration de 0,03 mg/L dans les 48 heures.
Le CTAB a de nombreuses applications, allant de la synthèse de nanoparticules à la lutte contre le cancer. Son application à l'extraction d'ADN a révélé de nombreux mystères à l'intérieur des cellules. Cependant, à mesure que son champ d’utilisation s’élargit, les problèmes de toxicité associés ne peuvent être ignorés. Bien que nous apprécions la commodité technologique apportée par le CTAB, devrions-nous également réfléchir à ses risques potentiels pour la santé ?