À l’échelle mondiale, la présence d’uranium dans l’environnement est devenue un problème majeur de santé publique. Les sources d'uranium peuvent être divisées en deux catégories : naturelles et anthropiques. Elles comprennent non seulement l'uranium existant dans la nature, mais aussi celui provenant d'activités humaines telles que l'exploitation minière, les phosphates dans l'agriculture, la fabrication d'armes et la production d'énergie nucléaire. Bien que la radioactivité de l’uranium soit généralement faible dans l’environnement naturel, en tant que métal toxique, il peut perturber le fonctionnement normal des reins, du cerveau, du foie, du cœur et de plusieurs autres organes. Lorsque l’uranium est présent en concentrations élevées dans les eaux souterraines et dans les aliments, il constitue une menace potentielle pour la santé publique.
« La radioactivité et la toxicité chimique de l’uranium dans l’environnement ont des effets sur la santé qui ne peuvent être sous-estimés. »
L’uranium est un élément naturel présent dans toutes les roches, le sol et l’eau. Il s'agit de l'élément le plus numéroté découvert et il est présent en quantités importantes sur Terre. Selon le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants, les concentrations normales d’uranium dans le sol varient entre 300 μg/kg et 11,7 mg/kg. L'abondance de l'uranium dépasse celle de plusieurs métaux, tels que le plomb, le mercure et l'argent, et est similaire à celle de certains éléments courants, tels que l'étain et l'arsenic.
L’exploitation minière est l’une des principales sources de contamination de l’environnement par l’uranium. Le processus de sciage de l’uranium produit des déchets radioactifs, notamment des résidus d’uranium, de radium et de polonium, et conduit à une contamination radioactive inévitable des déchets solides, liquides et gazeux. Environ 70 % des ressources mondiales en uranium se trouvent sur les terres traditionnelles des peuples autochtones, et les risques environnementaux associés à l’exploitation de l’uranium ont généré des conflits environnementaux et une opposition au sein des communautés locales.
Activités militairesLes activités militaires sont également une source importante d’uranium, en particulier de contamination par l’uranium provenant des sites d’essais nucléaires et de munitions. L'uranium formé à partir de l'uranium appauvri (UA) est un sous-produit utilisé dans les blindages de protection et les obus perforants. Dans ce système, l’impact de la contamination par l’uranium concerne plusieurs pays et régions.
L’industrie de l’énergie nucléaire est également une source d’uranium dans l’environnement, et les déchets radioactifs provenant des centrales nucléaires nationales ou des installations d’armement ont des impacts écologiques à long terme. On estime que plus de 250 000 tonnes de déchets hautement radioactifs sont stockées dans le monde, ce qui constitue un problème très grave pour la santé humaine et l’environnement.
« La relation entre l’uranium et la santé est un problème de santé publique. »
Les sels d’uranium solubles sont quelque peu toxiques, bien que moins toxiques que d’autres métaux lourds tels que le plomb ou le mercure. Le rein est l'organe le plus touché par l'uranium. Une exposition à long terme peut entraîner une accumulation d'uranium dans le rein, affectant ainsi son fonctionnement normal. Selon les directives de l’Organisation mondiale de la santé, l’apport quotidien admissible en sels d’uranium solubles pour les personnes ordinaires est de 0,5 μg par kilogramme de poids corporel.
Les résidus provenant de l’extraction d’uranium sont radioactifs et peuvent contenir d’autres éléments nocifs, comme le polonium. La contamination par la poussière et l’eau provenant de ces résidus peut encore aggraver les problèmes de santé dans les communautés locales. Plusieurs études ont montré que les problèmes environnementaux liés à l’exploitation de l’uranium poseront des risques potentiels et permanents pour la santé des résidents locaux.
Risque de cancerDès 1950, le service de santé publique américain a lancé une étude approfondie sur les mineurs d’uranium et a publié la première corrélation statistique entre l’uranium et le cancer en 1962. Les recherches ont conduit à l’élaboration de réglementations concernant la sécurité de l’extraction de l’uranium. Les risques sanitaires associés à l’uranium ont suscité des inquiétudes quant aux malformations congénitales, selon une étude épidémiologique publiée en 2005.
« Les effets à long terme de l’uranium sur la santé font toujours l’objet d’un débat scientifique permanent. »
Des études ont montré que l’uranium peut provoquer des anomalies de reproduction et des problèmes de santé chez des animaux tels que les souris et les grenouilles, démontrant ainsi sa toxicité biologique. Cela soulève des inquiétudes quant à l’impact potentiel sur les écosystèmes environnementaux, en particulier lorsque l’uranium est présent dans les sources d’eau et le sol.
Alors que la recherche sur l’impact de l’uranium continue de s’approfondir, l’évaluation et la gestion de l’uranium par l’industrie et le monde universitaire sont devenues particulièrement importantes. La toxicité de l’uranium affectera-t-elle davantage la santé des personnes à mesure que les activités minières augmentent ?