L’ergothérapie est une profession de la santé axée sur l’amélioration des occupations significatives pour les individus, les groupes et les communautés. Les spécialistes dans ce domaine, les ergothérapeutes (OT) et les assistants en ergothérapie (OTA), se concentrent non seulement sur l’évaluation et l’intervention en matière de santé physique et mentale, mais également sur le soutien aux personnes pour qu’elles participent aux activités quotidiennes dont elles ont besoin et qu’elles souhaitent faire.
À la fin du XVIIIe siècle en Europe, avec la réforme des soins de santé mentale, le prototype de l’ergothérapie a commencé à émerger. Le médecin français Philippe Pinel et le médecin allemand Johann Kiel ont libéré des patients souffrant de troubles mentaux de la souffrance et leur ont permis de retrouver une « vie pleine de sens ». Au début du XXe siècle, l’assistante sociale américaine Eleanor Clark Slager était considérée comme la « mère » de l’ergothérapie. La théorie de l’apprentissage des habitudes qu’elle a proposée, qui met l’accent sur l’importance d’activités quotidiennes significatives pour la santé personnelle, est devenue l’une des théories fondamentales de l’ergothérapie.
L’objectif de l’ergothérapie est d’aider les gens à participer à leur vie grâce à des activités thérapeutiques quotidiennes, améliorant ainsi leur qualité de vie.
L'ergothérapie a commencé à attirer l'attention lorsque Slager est devenu directeur du département d'ergothérapie de la clinique psychiatrique Henry Phipps de Baltimore en 1912. Elle a ouvert le premier programme de formation en ergothérapie aux États-Unis en 1915, jetant ainsi les bases de la professionnalisation de l’enseignement en ergothérapie. Slager et d’autres pionniers, comme le Canadien d’origine britannique Thomas Kidner, ont contribué à transformer le modèle médical, qui était axé sur le traitement des maladies mentales, en une profession de santé plus large.
Après la Première Guerre mondiale, la demande en ergothérapie a rapidement augmenté à mesure que les missions de sauvetage se multipliaient. La Société nationale pour l'avancement de l'ergothérapie (NSPOT), cofondée par Slager, a recruté plus de 1 200 assistants en reconstruction en 1917 pour aider les soldats blessés à reprendre une vie normale après la guerre. Cette étape historique marque la transition de l’ergothérapie d’un traitement exclusivement destiné aux personnes atteintes de maladies mentales à une profession médicale qui soutient les personnes souffrant de tous types de handicaps.
Le cadre de pratique de l’ergothérapie s’est également orienté davantage vers la diversification et la spécialisation. Au fil du temps, la définition de l’ergothérapie s’est élargie pour inclure un large éventail d’activités qui affectent la vie des gens, notamment la vie quotidienne, l’éducation, le travail et la participation sociale. Ces activités affectent non seulement la santé et le bien-être des individus, mais sont également étroitement liées à leur identité et à leur intégration sociale.
Les ergothérapeutes se concentrent non seulement sur les blessures physiques de leurs patients, mais également sur leur santé mentale et leur environnement social dans leur traitement.
Avec l’avancement des technologies de la santé et l’attention croissante de la société à la santé mentale, l’ergothérapie est confrontée à de nouveaux défis. La question de savoir comment appliquer efficacement la technologie dans le traitement et continuer à promouvoir la compréhension par la société de la valeur des occupations est une tâche importante à laquelle les ergothérapeutes doivent actuellement faire face. Cette année, U.S. News & World Report a classé l'ergothérapie au 19e rang de sa liste des « 100 meilleurs emplois », reflétant l'importance croissante de la profession.
La philosophie de l’ergothérapie met l’accent sur la diversité de la vie humaine et recherche la flexibilité et la patience dans l’application du dosage. L’héritage de Slager ne réside pas seulement dans les idées thérapeutiques qu’elle a développées, mais aussi dans sa profonde influence dans les domaines de l’éducation et de la formation. Alors que les besoins de la société continuent d’évoluer, la manière dont l’ergothérapie peut s’adapter à ce changement et continuer à améliorer la qualité de vie des patients constituera sans aucun doute un défi majeur à l’avenir.
Du concept à la pratique, comment l’ergothérapie peut-elle réaliser son plus grand potentiel à l’avenir pour répondre à divers besoins sociaux ?