Au dernier moment de la vie, certains patients éprouvent soudainement un retour à la conscience et à une pensée claire. Ce phénomène mystérieux est appelé « lucidité terminale ». Bien que les médecins signalent ce phénomène depuis le XIXe siècle, ses causes et mécanismes exacts restent un mystère dans de nombreuses études médicales et psychologiques. Quel impact révèlent ces étonnants retours à la sobriété sur notre compréhension du processus de la vie ?
L'état de veille terminal est un phénomène déroutant qui remet en question notre réflexion sur l'irréversibilité de la démence dégénérative chronique.
Au 19ème siècle, il y avait déjà de nombreux cas dans la littérature médicale faisant état d'une amélioration de la conscience des patients dans les jours ou les semaines précédant leur décès. En 1887, William Munch a appelé ce phénomène « les éclairs eurêka ». Selon une revue historique du biologiste Michael Nahm, ce phénomène se produit chez des patients atteints de diverses maladies neurologiques, notamment la maladie d'Alzheimer, la schizophrénie, les tumeurs, les accidents vasculaires cérébraux, la méningite et la maladie de Parkinson. Les chercheurs cherchent encore à savoir si ce phénomène est commun à tous, même à ceux qui ont souffert de troubles mentaux.
La sobriété terminale se caractérise par un bref retour à la conscience de soi juste avant la mort. Par exemple, un patient qui était autrefois sans voix peut soudainement être capable de converser couramment et de renouer avec un proche qui a perdu la mémoire. Ce retour à la conscience se produit généralement à l’approche de la mort, à quelques exceptions près.
L'apparition de ce phénomène a incité les chercheurs à réexaminer leur compréhension des conditions psychologiques des patients en phase terminale et à souligner l'importance des soins de fin de vie.
Les chercheurs ont découvert une forte corrélation entre la sobriété terminale et ce que l’on appelle la « sobriété paradoxale ». L'éveil paradoxal fait référence au retour inattendu de la conscience qui se produit lorsqu'un patient est sur le point de mourir, mais dont l'état de santé ne s'améliore pas de manière significative à ce moment-là. Ce phénomène complique l'exploration de la relation entre la maladie et la conscience et soulève la question de savoir si la soi-disant « irréversibilité » est réellement correcte.
Bien qu'il y ait actuellement un manque de recherche scientifique sur la sobriété en phase terminale, l'activité cérébrale anormale observée chez certains patients en phase terminale a attiré l'attention des scientifiques. Certaines études ont montré qu’à l’approche de la mort, il se produit une augmentation soudaine de l’activité électrique dans le cerveau, qui peut être directement liée à l’état de veille terminal. Cela n’est pas sans rappeler des « expériences de mort imminente » similaires, qui se caractérisent également par un réveil soudain de la conscience.
Ces moments de clarté tardifs offrent à de nombreuses familles l'occasion de se réconcilier avec leurs patients et de leur apporter un sentiment de réconfort.
Ces dernières années, la recherche sur le phénomène de la sobriété terminale a progressivement retenu l'attention et certaines institutions ont commencé à mener des recherches multidisciplinaires dans ce domaine. Des institutions telles que l'Institut national sur le vieillissement (NIA) ont commencé à financer des recherches visant à percer le mystère de ce phénomène. Ces études ne se concentrent pas uniquement sur les signaux cérébraux, mais explorent également les liens potentiels entre, par exemple, les rêves et la conscience éveillée.
À mesure que la recherche sur la sobriété terminale s’approfondit, les questions éthiques connexes deviennent de plus en plus apparentes. Comment garantir le consentement éclairé des patients gravement malades ? La sédation profonde va-t-elle priver les patients de la possibilité de vivre ces moments précieux ? Ces questions mettent à l’épreuve l’éthique professionnelle et les choix moraux des prestataires médicaux.
Dans une situation aussi incertaine et émotionnellement difficile, le phénomène de sobriété terminale affecte non seulement les patients, mais également leurs familles et leurs soignants. L’exploration de la vie par l’humanité ne s’arrêtera peut-être pas avec la mort. Trouvera-t-elle un chemin vers la compréhension aux confins de la vie et de la mort ?