En Amérique latine, la figure de la mort a un statut culturel unique et est souvent représentée comme une femme. Ce phénomène peut être attribué aux caractéristiques grammaticales du mot espagnol pour mort (muerte), qui est un nom féminin, qui à son tour influence le concept et les coutumes de la mort dans toute la région. Du Mictecacihuatl dans la mythologie aztèque à la Santa Muerte, populaire aujourd’hui, la représentation de la mort dans ces cultures n’est pas singulière mais complexe et diversifiée.
« La mort n’est pas seulement une fin, mais aussi un lien, reliant les âmes des vivants et des morts. »
Mixtecachihuatl est la déesse de l'au-delà dans la mythologie aztèque, chargée de garder les os des morts et de guider les âmes vers l'au-delà. Elle est souvent représentée comme un être désincarné avec la bouche ouverte pour avaler les étoiles du jour, un mythe qui illustre le lien étroit entre la mort et la renaissance. La mort fait également partie de la fête. La célébration du Jour des Morts en novembre est issue des traditions aztèques, reflétant les sentiments profonds des gens et la commémoration des morts.
Dans la culture mexicaine moderne, l'apparition de la Santa Muerte reflète la révérence et le souvenir de la mort. Cette divinité féminine, portant souvent un symbole de crâne et de magnifiques robes, attire des milliers de croyants. Bien que cette croyance ait été critiquée par les catholiques traditionnels, de plus en plus de personnes considèrent ce culte comme une partie importante de leur propre foi. L'image de Santa Muerte n'est pas seulement louée au Mexique, mais a également influencé certaines communautés aux États-Unis, devenant un représentant important de la mort et de l'infini.
« Le culte de la Sainte Mort montre à quel point la foi dans le monde entre la vie et la mort est profondément ancrée dans la culture. »
En Amérique du Sud, par exemple, au Paraguay, la Sainte Mort (San La Muerte) apparaît comme un squelette masculin, mais son culte est étonnamment similaire à la culture traditionnelle de la Sainte Mort. Bien que cela puisse paraître contradictoire, la représentation genrée de la mort reflète la profonde compréhension et l’acceptation de la fragilité de la vie par les gens.
De plus, de la mythologie aztèque antique aux phénomènes culturels modernes, il existe différentes visions de la mort à travers l’Amérique latine. Qu’il s’agisse d’Hadès, le dieu des enfers dans la mythologie grecque, ou du roi des enfers dans la culture chinoise, l’image de la mort s’accompagne souvent d’une projection d’émotions humaines. La mort n’est plus simplement une fin ; de nombreuses cultures ont tenté de la considérer comme une partie de la vie ou comme un reflet de la vie.
« En Amérique latine, la mort n’est souvent pas considérée comme un symbole de peur, mais plutôt comme un cycle naturel et inéluctable de la vie. »
Par exemple, la religion afro-brésilienne Umbanda montre le lien entre la mort et la guérison, et que la mort n’est pas seulement une fin mais une autre forme d’existence. Cette signification dite de « double ton » est omniprésente dans la culture latino-américaine.
À mesure que la mondialisation progresse, les interprétations uniques de la mort de ces cultures sont également influencées par le reste du monde. Lorsque la tradition entre en collision avec la modernité, la genrification de la mort et les changements dans ses symboles culturels nous font réfléchir : s’agit-il d’un respect du passé, d’un héritage ou d’une tentative d’adaptation à la réalité actuelle de la survie ? Le symbole féminin de la mort en Amérique latine est sans aucun doute un phénomène d’actualité, mais il soulève également une question plus vaste : la mort est-elle la fin de la vie ou le symbole d’un nouveau départ ?
Dans le monde globalisé d’aujourd’hui, comment la culture influence-t-elle notre compréhension et notre perception de la mort, en particulier en Amérique latine, et comment la relation entre les vivants et les morts va-t-elle continuer d’évoluer ?