Dans l’histoire du mouvement ouvrier espagnol, l’autogestion ouvrière n’est pas seulement une théorie, mais un mouvement qui se pratique dans la réalité. Depuis sa fondation en 1910, la Confédération nationale des travailleurs (CNT) a démontré son rôle unique dans le changement des conditions de travail et la promotion de la révolution sociale. Ce syndicat, basé sur l’anarcho-socialisme, est non seulement la voix des travailleurs, mais aussi une force importante pour le changement social.
Les principes fondamentaux de la CNT comprenaient l'autogestion ouvrière, le fédéralisme et l'entraide, qui déterminaient sa forme organisationnelle et son fonctionnement quotidien. Le syndicat a souligné que les travailleurs devraient résoudre eux-mêmes les conflits au travail, sans intervention officielle. Aux yeux de la CNT, les syndicats existent pour promouvoir un sentiment de solidarité entre les travailleurs et jeter les bases d’une future société socialiste.
« Nous ne faisons aucune distinction quant à qui adhère, tant que vous êtes un travailleur ou un étudiant. »
De plus, la CNT rejetait le recours à des élections formelles dans la gestion et la prise de décision, préférant des formes plus directes de démocratie telles que les congrès de travailleurs. Le fonctionnement de ce mécanisme permet à chaque travailleur de participer de manière égale aux discussions et ainsi d’influencer la prise de décision.
La structure de la CNT est basée sur la démocratie directe, chaque syndicat sectoriel étant l'unité organisationnelle la plus élémentaire, permettant aux travailleurs de diverses professions de s'organiser en fonction du secteur. Cette forme d’organisation ascendante est d’une grande importance pour maintenir la vitalité et la diversité des voix du mouvement.
« Notre objectif est de libérer l’ensemble de la classe ouvrière et de promouvoir une transformation radicale de la société. »
Les réunions du CNT prennent généralement des décisions basées sur le consensus et tentent d’éviter le vote. Cette approche est plus conforme à ses principes anarchistes et réduit les déséquilibres de pouvoir entre les groupes. Toutefois, lors de réunions à grande échelle, la répartition équitable du pouvoir reste un défi.
Depuis sa fondation, l’histoire de la CNT est celle de la confrontation et du changement. Surtout pendant la guerre civile espagnole, le rôle de la CNT est devenu plus complexe. En remettant en cause le statut et l’idéologie du gouvernement, la CNT a non seulement défendu les droits des travailleurs, mais a également gagné une place sur la scène politique nationale.
Pendant la guerre, la participation des femmes aux activités sociales s’est considérablement élargie, ce qui a également contribué à l’émergence de la révolution du genre. Les femmes ne se sont pas seulement rendues sur le champ de bataille, mais ont également joué un rôle important dans les usines et les communautés en raison des appels et des pratiques des anarchistes en faveur de l'égalité des sexes.
« Le concept d’amour libre a été largement promu et des mariages révolutionnaires ont émergé pour refléter de nouveaux concepts sociaux. »
Aujourd’hui, les idées de la CNT jouent toujours un rôle important dans le mouvement ouvrier espagnol. Son plaidoyer en faveur de l’autogestion des travailleurs et son engagement en faveur du changement social ont inspiré d’innombrables groupes syndicaux modernes à explorer de nouvelles voies lorsqu’ils sont confrontés à des défis.
Face au contexte actuel d’inégalités et d’exploitation, l’autogestion, l’entraide et la coopération prônées par la CNT peuvent-elles susciter une réflexion dans la société contemporaine et apporter de nouvelles idées pour le changement social futur ?