Dans les environnements froids, les organismes ont besoin de mécanismes d'adaptation spéciaux pour survivre. Les protéines antigel (AFP) ou protéines structurelles de la glace sont une classe de chaînes polypeptidiques produites par certains animaux, plantes, champignons et bactéries qui offrent à ces organismes la possibilité de survivre à des températures inférieures au point de congélation de l'eau. Ces protéines inhibent la croissance et la recristallisation de la glace en se liant à de petits cristaux de glace, réduisant ainsi les effets mortels sur les cellules.
La particularité des protéines antigel est qu'elles peuvent jouer un rôle important à des concentrations relativement faibles et que leur mécanisme est plus efficace que celui des agents antigel courants tels que l'éthylène glycol.
Le principe d'action des protéines antigel n'est pas seulement l'abaissement du point de congélation, mais également le phénomène dit « d'hystérésis thermique ». Ce phénomène décrit la différence entre les points de fusion et de congélation des cristaux de glace. Avec l’ajout de protéines antigel, la croissance des cristaux de glace est inhibée car ces protéines recouvrent la surface de contact avec l’eau de la glace, empêchant ainsi la croissance des cristaux de glace favorisée par la thermodynamique.
Par exemple, les protéines antigel de poisson ont montré un effet d'hystérésis thermique d'environ -3,5°C lors d'expériences, leur permettant de survivre dans des eaux extrêmement froides.
En fonction de la fonction des protéines antigel, les organismes peuvent être divisés en deux catégories : « tolérants au gel » et « évitant le gel ». Les organismes qui évitent le gel peuvent empêcher complètement le liquide contenu dans leur corps de geler, tandis que les organismes tolérants au gel peuvent résister dans une certaine mesure au gel des liquides contenus dans leur corps sans mourir. Ces organismes peuvent utiliser des protéines antigel comme agents protecteurs pour empêcher les cellules d'être endommagées pendant le processus de congélation.
Il existe de nombreux types de protéines antigel connues, en particulier les protéines antigel provenant de différents organismes ayant des structures et des propriétés différentes. Par exemple, les glycoprotéines antigel (AFGP) provenant des poissons de l’Antarctique peuvent rester efficaces dans les environnements à basse température. Ces protéines possèdent des structures complexes telles que des structures en hélice α basées sur de longues chaînes peptidiques. En revanche, les protéines antigel des plantes inhibent principalement la recristallisation de la glace et leur activité d'hystérésis thermique est relativement faible.
Les protéines antigel se trouvent également chez les insectes. Ces protéines ont une activité plus élevée, ont une forte répétabilité structurelle et peuvent s'adapter à des conditions de températures extrêmement basses.
En ce qui concerne l'évolution des protéines antigel, les scientifiques soulignent que la diversité de ces protéines pourrait être apparue peu de temps après la glaciation du niveau de la mer. Ce processus a conduit à l'extinction de certaines espèces, mais certains organismes dotés de protéines antigel ont pu survivre et s'adapter au nouveau milieu de vie. Ce phénomène d’adaptations évoluant indépendamment est appelé évolution convergente.
Actuellement, la recherche sur les protéines antigel ne se limite pas à la science fondamentale, mais montre également ses applications potentielles dans l'industrie, la conservation des aliments et les domaines médicaux. En extrayant les propriétés des protéines antigel par synthèse ou génie génétique, nous pourrons peut-être développer des agents antigel plus efficaces, améliorer les techniques de conservation des aliments et améliorer la résistance des matériaux biologiques aux conditions extrêmes.
Les recherches de la communauté scientifique sur les protéines antigel continuent de s'approfondir. Nous ne pouvons nous empêcher de nous demander, avec les progrès de la technologie, quel impact ces secrets antigel issus de la nature auront-ils sur la vie humaine à l’avenir ?