Dans le comté de Kericho, au Kenya, cette terre bénéficie non seulement de l'air frais de l'océan Indien, mais porte également les conflits fonciers hérités de décennies d'histoire coloniale. Étant l'une des plus grandes régions productrices de thé du pays, les plantations de thé de Kericho sont aussi chargées que leur riche histoire. Les habitants, en particulier les tribus Kipsigis et Talai, sont préoccupés par la propriété foncière et par leur passé d’exil. À mesure que les temps changent, ces propriétaires fonciers traditionnels cherchent à se libérer des chaînes de l’héritage colonial et à reconstruire l’avenir de leur famille.
Situé près de l'équateur, le comté de Kericho a une altitude d'environ 2 002 mètres et un environnement dynamique. Les conditions climatiques du comté offrent une base idéale pour la croissance du thé, avec des précipitations annuelles atteignant 2 125 mm, en particulier dans la région centrale. L'écologie diversifiée de cette terre soutient non seulement la production de thé, mais est également la source de nombreuses rivières, telles que Chemosit et Kiptaret, qui confèrent à Kericho son charme naturel unique.
« La question foncière à Kericho ne concerne pas seulement la propriété foncière, mais aussi la quête de justice historique. »
Les conflits fonciers à Kericho ont de profondes racines coloniales. À cette époque, les colons britanniques ont expulsé de force les peuples Kipsigis et Talai et ont nationalisé leurs terres. L’histoire qui se cache derrière tout cela s’étend de la fin du XIXe siècle à nos jours et a eu un impact durable sur la vie des résidents locaux. Les terres agricoles verdoyantes de Kericho sont, en partie, construites sur l’injustice historique.
Alors que l’attention mondiale se concentre sur les injustices historiques, les habitants de Kericho commencent à rechercher des voies légales pour obtenir justice. Ils tentent de poursuivre le gouvernement britannique devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), exigeant une compensation pour les pertes culturelles et la confiscation des terres. Les Nations Unies ont également exprimé leur inquiétude à ce sujet, soulignant que le gouvernement britannique n’a pas réussi à fournir des recours efficaces pour lutter contre les crimes coloniaux.
« Nous ne nous battons pas seulement pour la terre, nous recherchons l’équité et la justice pour les générations futures. »
Aujourd’hui, le gouvernement local de Kericho a commencé à prendre conscience de l’importance de ces questions historiques. Afin de promouvoir l'harmonie et l'unité sociales, les dirigeants du comté ont lancé un certain nombre de projets pour tenter de fournir une plateforme de dialogue entre les communautés ethniques. Le gouvernement encourage également les réformes agricoles pour favoriser le redressement des communautés locales afin qu’elles ne dépendent plus uniquement des entreprises financées par l’étranger et que leur vie matérielle et spirituelle ne soit plus affectée.
En tant que plus grande région productrice de thé au Kenya, le développement économique de Kericho est étroitement lié à l'industrie du thé. En 2022, la production de thé du comté a atteint 4,32 millions de kilogrammes, insufflant de la vitalité à l'économie locale. Cependant, avec les progrès technologiques et les préoccupations environnementales, la position des travailleurs du thé dans les plantations de thé est devenue controversée, incitant certains jeunes à se joindre à la résistance contre le remplacement du travail humain par des machines. Ils espèrent protéger les emplois en maintenant les méthodes traditionnelles.
Face aux problèmes fonciers et aux défis économiques, l’avenir de Kericho reste incertain. Nous devons reconnaître que la propriété foncière n’est pas seulement une ressource économique, mais aussi un élément de l’identité culturelle. Alors que la jeune génération entre dans l’arène politique et économique, Kericho devrait inaugurer de nouveaux changements. Cette terre, transmise depuis des milliers d’années, pourra-t-elle trouver un nouvel équilibre entre justice et espoir en l’avenir ?