La région de détermination du sexe Y (SRY) est une protéine de liaison à l'ADN codée par le gène SRY qui est responsable du déclenchement du processus de détermination du sexe mâle chez les espèces placentaires et marsupiales. Cependant, à mesure que la recherche scientifique s’approfondit, de plus en plus d’exemples montrent que les femmes peuvent également être porteuses du gène SRY, ce qui soulève une série de questions sur l’intersection entre le genre et la génétique.
Le gène SRY est situé sur le chromosome Y et sa mutation peut entraîner divers troubles du développement sexuel. Lorsque le gène SRY est exprimé, il peut initier l’expression d’une série de gènes en aval, en particulier SOX9, conduisant au développement des testicules et à la génération de caractéristiques masculines. Ce processus commence 6 à 8 semaines après la formation du fœtus et le SRY assure le développement du genre masculin en inhibant le développement du système reproducteur féminin.
Tous ces changements déclenchés par SRY mettent en évidence la complexité de la relation entre les gènes et l’expression sexuelle lors de la détermination du sexe.
Le syndrome masculin XX est une maladie rare dans laquelle un individu a un caryotype 46,XX mais se développe comme un homme. Cela est dû au fait que dans certains cas, le gène SRY peut être transféré au chromosome X par translocation, ou dans d’autres cas, certaines mutations du gène SRY affectent sa fonction, conduisant à cette incohérence dans l’expression du genre. Les personnes touchées par ce syndrome peuvent être confrontées à des problèmes tels qu’une fertilité limitée, une puberté retardée et exprimer des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas à leur identité de genre.
Ces phénomènes remettent en question notre compréhension traditionnelle du genre et nous obligent à réfléchir : le genre est-il simplement le produit des gènes ?
Le SRY est significativement différent des gènes déterminant le sexe des autres espèces, ce qui rend également son mécanisme de régulation compliqué. Les changements rapides du SRY au cours de l’évolution signifient qu’il existe un manque de cohérence dans sa fonction par rapport aux autres organismes modèles. De nombreuses études se sont concentrées sur la compréhension des éléments régulateurs et des fonctions du gène SRY, ce qui est crucial pour confirmer son rôle clé dans la détermination du sexe.
En plus d’affecter la détermination du sexe, le gène SRY est également associé à diverses maladies. Par exemple, des études antérieures ont suggéré que l’interaction entre le SRY et les récepteurs aux androgènes peut affecter l’insensibilité aux androgènes (AIS), entraînant un phénotype féminin chez les individus ayant un caryotype XY. De plus, le lien entre le gène SRY et les maladies liées à la dopamine est progressivement révélé, ce qui élargit encore notre compréhension de la fonction du SRY.
Controverse sur la vérification du sexe aux Jeux olympiquesLors des Jeux olympiques de 1992, le Comité international olympique a mis en place un système de vérification du sexe qui interdisait aux athlètes porteurs du gène SRY de participer à des compétitions féminines. Cette pratique a suscité de nombreuses controverses. Aux Jeux olympiques d'été de 1996, les athlètes féminines qui avaient été testées pour le gène SRY ont finalement été reconnues comme possédant des caractéristiques externes féminines et ont été autorisées à concourir. L’incident a incité des groupes professionnels à demander l’abolition de la vérification du sexe basée sur les chromosomes, soulignant l’incertitude et l’efficacité de telles méthodes de test.
Bien que le SRY et son rôle dans la détermination du sexe soient assez bien compris, les réseaux moléculaires et les changements chromosomiques impliqués dans de nombreux cas d'inversion sexuelle ne sont toujours pas entièrement compris. Des recherches sont en cours sur la manière d’explorer davantage d’autres gènes déterminants le sexe liés au SRY, et ces travaux peuvent apporter de nouvelles perspectives aux futurs traitements cliniques et à la compréhension des troubles du développement sexuel.
Tout cela soulève une question fondamentale : entre l’identité de genre et la génétique, comment devrions-nous exactement définir le sexe ?