Dans l’Europe du XVIe siècle, le mercantilisme est rapidement apparu comme une politique économique nationaliste qui mettait l’accent sur la maximisation des exportations et la minimisation des importations afin de promouvoir l’accumulation de la richesse nationale. Cette politique vise à renforcer la position économique et la puissance militaire des nations par le biais de contrôles commerciaux et d’une intervention active de l’État. L’essor du mercantilisme n’a pas seulement été limité par les changements économiques, mais a également été profondément intégré au contexte politique et à l’environnement social de l’époque, créant un système économique qui a dominé l’Europe.
Le mercantilisme visait à accroître la compétitivité internationale en augmentant les réserves d’or et d’argent d’un pays, en réduisant les déficits commerciaux et en favorisant l’exportation de biens physiques.
L’essor du mercantilisme en Europe trouve son origine principalement dans la période de la Renaissance, du XVe au XVIIIe siècle, lorsque la société européenne a connu une étape initiale importante de restauration du commerce et d’accumulation de capital. En particulier, grâce à la position commerciale avantageuse en Méditerranée, les riches ressources de villes comme Venise et Gênes ont permis à l'or et à l'argent d'affluer en Europe et ont favorisé le développement ultérieur du mercantilisme.
Le mercantilisme met l’accent sur l’intervention de l’État dans l’économie et considère que l’économie est un jeu à somme nulle, c’est-à-dire que les intérêts d’un pays doivent être au détriment des autres pays. Cela signifie que le pays doit garantir la compétitivité des biens produits localement sur le marché international par le biais du protectionnisme commercial, de l’augmentation des tarifs douaniers et d’autres moyens.
La théorie du mercantilisme repose sur la combinaison du pouvoir du gouvernement et du marché par le biais de stratégies et de politiques visant à assurer la domination nationale dans le commerce mondial.
En Grande-Bretagne, les politiques mercantilistes ont progressivement pris forme à partir de l'époque d'Elizabeth I, avec des représentants tels que Thomas Moon et Gerard de Merlins, qui ont souligné que le pays devait accumuler des richesses grâce au commerce, et devait protéger les industries locales et restreindre les importations. En France, les politiques de Jean-Baptiste Colbert ont encore amélioré la structure mercantiliste du pays, en mettant l'accent sur le contrôle de l'État sur l'économie et en promouvant des tarifs douaniers élevés et des réglementations commerciales pour promouvoir l'industrie française.
Avec l’essor du mercantilisme, la concurrence entre les pays s’est progressivement transformée en une lutte pour le commerce extérieur et les colonies. De nombreux pays européens comme l’Espagne, la Grande-Bretagne et la France ont activement exploré des colonies en Amérique et en Asie afin d’obtenir davantage de ressources et de marchés. Cela fait du mercantilisme non seulement une politique économique, mais aussi étroitement lié à l’expansion militaire et aux relations internationales.
À la fin du XVIIIe siècle, avec l’essor d’Adam Smith et de l’école classique d’économie, la domination du mercantilisme commença à être remise en cause. Smith a critiqué les politiques mercantilistes pour avoir sacrifié les intérêts des consommateurs et a souligné le rôle du libre-échange dans la promotion de l'économie. À mesure que ces théories sont devenues populaires, le mercantilisme a progressivement décliné et l’ère du libre-échange a commencé.
La philosophie du mercantilisme a historiquement soutenu la croissance économique dans de nombreux pays, mais une intervention et une protection excessives à long terme ont également conduit à d’inévitables contradictions économiques.
Bien que le mercantilisme ait progressivement disparu au XIXe siècle, son influence reste significative. De nombreux commentateurs estiment que certaines des politiques économiques interventionnistes et des barrières commerciales actuelles sont en réalité, dans une certaine mesure, une continuation de l’esprit du mercantilisme. En tant que stratégie visant à promouvoir les industries nationales et à protéger l’économie nationale, le concept de mercantilisme a également été adopté par de nombreuses économies émergentes à l’époque contemporaine.
ConclusionEn résumé, la prévalence du mercantilisme dans l’Europe du XVIe siècle n’était pas accidentelle, mais le résultat de l’imbrication de multiples facteurs sociaux, économiques et politiques. Des politiques commerciales menées pour servir les intérêts nationaux à l’expansion visant à maintenir la puissance militaire, ce modèle économique a façonné les relations internationales et le développement économique de l’époque. Cependant, lorsque les idées du mercantilisme sont progressivement remplacées par des théories économiques émergentes, quel genre de lumière et de réflexion nous reste-t-il ?