JMV-Journal de Médecine Vasculaire | 2019

Utilisation des AOD dans les situations « hors AMM »: où en est-on ? Interactions médicamenteuses : patient polymédicamenté ou sous chimiothérapie

 

Abstract


On peut considerer que l’utilisation des anticoagulants oraux directs, en association avec certains medicaments, dont des chimiotherapies anticancereuses puisse faire partie de situations «\xa0hors AMM\xa0» stricto sensu, car on ne dispose pas systematiquement de donnees cliniques pertinentes, donc de recommandations issues de l’AMM. Pour rappel, une interaction medicamenteuse peut survenir a partir de l’association de deux medicaments ou plus, cette association conduisant a une modification de l’effet d’un des medicaments. Les consequences d’une interaction peuvent etre diverses, avec effet therapeutique augmente, effet therapeutique diminue, voire survenue d’effets indesirables. Ce ne sont que les interactions qui conduisent a des modifications cliniquement significatives de l’efficacite ou a des effets indesirables qui presentent un interet pour les cliniciens et prescripteurs. Enfin, toutes les interactions ne sont pas deleteres, et sont utilisees en pratique clinique, comme l’association IEC et diuretiques, Sulfamethoxazole et Trimethoprim, ou Lopinavir et Ritonavir. Les anticoagulants oraux directs ont ete une avancee therapeutique majeure, et sont en passe de devenir, en France, les plus utilises devant les AVK. Ils sont prescrits au long cours, a des patients âges, polymediques, qui vont presenter de nouvelles pathologies pour lesquelles ils vont recevoir de nouveaux traitements, ce qui illustre parfaitement la problematique des limites des essais cliniques et de nos connaissances sur la securite d’emploi des medicaments. D’apres leur profil pharmacologique, des interactions medicamenteuses sont attendues, mais toutes les associations medicamenteuses n’ayant pas ete etudiees, des questions subsistent. Et la prise en charge du cancer, avec en particulier la mise a disposition de nouveaux traitements, illustre parfaitement cette problematique. En cas d’initiation d’un AOD chez un patient pris en charge pour un cancer, en plus du contexte specifique lie au patient, il apparait necessaire de faire une evaluation specifique en plusieurs etapes prenant en compte, 1/les donnees sur la pharmacocinetique des medicaments, 2/les informations cliniques issues des bases de donnees disponibles (bibliographiques et de pharmacovigilance), afin de proposer une prise en charge adaptee au cas par cas. Du fait de la multiplicite quasi infinie des combinaisons de traitement possibles, cette demarche sera illustree par des exemples, mettant en avant l’organisation pluridisciplinaire de cette prise en charge que nous proposons et qui regroupe specifiquement les oncologues, les specialistes de medecine vasculaire et les pharmacologues.

Volume 44
Pages 118-119
DOI 10.1016/J.JDMV.2018.12.061
Language English
Journal JMV-Journal de Médecine Vasculaire

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