Medecine Et Maladies Infectieuses | 2019

Pourrions-nous éviter des cas de paludisme en intégrant une consultation voyage dans la consultation infectiologue de suivi VIH pré-départ ?

 
 
 
 
 

Abstract


Introduction Les immigres d’Afrique subsaharienne etant sur-representes parmi les personnes vivant avec le VIH en Ile-de-France et consultant frequemment avant et apres un retour au pays pour gerer leur besoin en antiretroviraux, une etude a ete mise en place pour evaluer le risque de paludisme et l’application des mesures de prevention. Materiels et methodes Les medecins de deux centres de prise en charge du VIH voyant en consultation un patient de retour de zone d’endemie remplissaient un questionnaire sur les conditions de voyage (destination, duree, traitements, probleme de sante). Les donnees ont ete anonymisees, saisies et analysees de facon descriptive. Resultats Parmi les 110\xa0repondants âges en moyenne de 48\xa0ans, 60\xa0% etaient des femmes et 92\xa0% etaient nes en Afrique Sub-Saharienne (ASS). La destination du voyage etait l’ASS dans 97\xa0% des cas avec une duree mediane de sejour de 2\xa0mois. Plus de la moitie des patients declaraient un antecedent de paludisme. Une chimioprophylaxie antipalustre avait ete prescrite a 84\xa0% des voyageurs, le plus souvent la doxycycline (57\xa0%). L’infectiologue etait a l’origine de la prescription dans 55\xa0% des cas, une consultation du voyageur pour 14\xa0% et le medecin generaliste dans 31\xa0% des cas. Bien que 78\xa0% des voyageurs decrivaient une parfaite observance de la prophylaxie pendant le sejour, 12\xa0% ne l’ont pas prise et seuls 50\xa0% ont bien poursuivi la prophylaxie apres le retour. Concernant les vaccinations, 87\xa0% des patients voyageurs etaient vaccines contre le DTP, 86\xa0% contre la fievre jaune et 86\xa0% immunise pour le VHB, et dans plus de 46\xa0% des cas le statut sur l’hepatite A n’est pas connu. Concernant le VIH, 81\xa0% avaient une charge virale VIH indetectable au retour, la moyenne des CD4\xa0etant de 654/mm3, 88\xa0% des patients declaraient une tres bonne observance de leur traitement ARV. Au total 21\xa0patients tous originaires d’ASS ont decrit un probleme de sante au cours du voyage ou au retour, dont 8\xa0cas declares de paludisme sur place (dont 5\xa0sans prophylaxie qui n’avaient consulte avant le depart). On note 6\xa0cas de paludisme au retour mais aucun de ces patients n’avaient pris correctement la prophylaxie, ils avaient tous des durees de sejour superieure a 3\xa0mois. Un des cas au retour etait un cas de paludisme grave. Les autres problemes de sante au cours du voyage etaient des cas de diarrhees ou des problemes dermatologiques resolutifs sur place. Conclusion Des cas de paludisme pourraient etre evites par une sensibilisation et une prescription plus systematique d’une prophylaxie aux voyageurs vivant avec le VIH a destination des pays d’endemie lors des consultations de suivi. Une attention particuliere sera portee aux voyageurs presentant de faibles ressources, peu eduques et/ou ne consultant pas facilement un medecin de ville. La duree totale de la chimioprophylaxie doit etre discutee pour ces patients fragiles mais dont les sejours en zone a risque peuvent depasser les 3\xa0mois.

Volume 49
Pages None
DOI 10.1016/J.MEDMAL.2019.04.285
Language English
Journal Medecine Et Maladies Infectieuses

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