Nutrition Clinique Et Metabolisme | 2019

Caractéristiques nutritionnelles des patients séjournant plus de 2 semaines en réanimation : identification de facteurs de risque liés au pronostic chez 120 patients

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Abstract


Discipline Clinique. Introduction et but de l’etude Les patients de soins intensifs (USI) necessitant des traitements prolonges de plusieurs semaines sont en augmentation. Les donnees nutritionnelles disponibles sont rares alors que l’on sait qu’une nutrition adaptee peut faire la difference entre un retour a domicile ou une institutionnalisation [1] . Puisque la prolongation du sejour engendre des couts humains et economiques importants, un programme de suivi a ete implante\xa0: cette etude a pour objectif d’identifier les eventuels risques et particularites du traitement nutritionnel de ces patients. Materiel et methodes Etude observationnelle retrospective mono-centrique dans une USI multidisciplinaire universitaire, conduite entre fevrier 2017 et juillet 2018. Criteres d’inclusion\xa0: >\xa018 ans, sejour en USI\xa0>\xa014\xa0jours (J). Critere d’exclusion\xa0: admission pour brulure ou neuro-reanimation. Variables saisies\xa0: demographie, SAPSII, NRS, nutrition (energie\xa0: couperet −500\xa0kcal/j, cumule −6000\xa0kcal\xa0; proteines couperet −300\xa0g), epuration extrarenale (ERRC presence), ventilation mecanique (VM), escarres, duree de sejour (DUSI), force musculaire (score MRC). Observation jusqu’a j60. Donnees extraites du systeme d’information clinique (MetaVision). Statistiques descriptives. Donnees en medianes [IQR 25–75]. Resultats et analyse statistique Au total, 120\xa0patients ont ete inclus dans le programme âges de 60,5 ans [IQR 19], NRS a 5 [IQR 2], SAPSII 54 [IQR 27,5], mortalite 18,5\xa0%, duree de sejour 32\xa0jours [IQR 23] et duree VM de 17,3\xa0jours [IQR 11,7]\xa0; 50\xa0% sont admis pour sepsis, 50\xa0% ont requis ERRC. La cible energetique prescrite evolue, passant de 1675\xa0kcal/j la 1re semaine (21,8\xa0kcal/kg) a 1750\xa0kcal/j la 2e. L’energie delivree est inferieure a la cible pendant la phase de progression de la nutrition avec une stabilisation des la 2e semaine vers 23\xa0kcal/kg/j\xa0: le bilan d’energie cumulee s’ameliore, passant de\xa0−\xa03732\xa0kcal la 1re semaine a\xa0−\xa0917\xa0kcal durant la 2e semaine (−\xa0256\xa0kcal sur le sejour total). L’apport de proteines n’est que de 0,9\xa0g/kg/j [IQR 0,32] malgre une recommandation interne de 1,1–1,3\xa0g/kg/j. La survenue d’escarres chez 97/120 patients est associee au deficit en proteines (p\xa0=\xa00,06). La force musculaire a la sortie (MRC 34 [IQR 19]) est faible sans lien avec l’energie ou proteines fournies. Le NRS d’admission est significativement lie a la mortalite (OR 1,34, p\xa0=\xa00,048), alors que le SAPSII ne l’est pas. On note des associations significatives entre le deficit en proteines j1–j14 et la duree USI totale (p\xa0=\xa00,0044)\xa0; ainsi qu’entre la duree de VM et le deficit calorique j1–j7\xa0>\xa0−\xa06000\xa0kcal (p\xa0=\xa00,0462). Conclusion Ces donnees originales montrent une grande variabilite des apports (calories/proteines). L’etat nutritionnel altere a l’entree (NRS) est un facteur de risque d’evolution defavorable, tout comme le deficit en proteines qui prime sur celui en energie. Ces donnees montrent l’importance d’evaluer le patient a l’entree, de rester attentif aux NRS\xa0>\xa05 et d’un controle quotidien de l’atteinte de la cible proteino-energetique prescrite.

Volume 33
Pages 64-65
DOI 10.1016/J.NUPAR.2019.01.340
Language English
Journal Nutrition Clinique Et Metabolisme

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