Revue de Médecine Interne | 2019

Les syndromes paranéoplasiques rhumatologiques en milieu de médecine interne : une série de 14 cas

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Abstract


Introduction Le syndrome paraneoplasique (SPN) represente l’ensemble de manifestations cliniques, biologiques et radiologiques qui peuvent survenir a tout moment dans l’histoire naturelle d’une neoplasie. En milieu de medecine interne, les manifestations osteo-articulaires paraneoplasiques sont frequentes, elles peuvent mimer un rhumatisme inflammatoire. Le but de notre travail est de preciser les particularites epidemiologiques, cliniques et evolutives des SPN rhumatologiques dans un service de medecine interne. Patients et methodes Etude retrospective portant sur les patients ayant un SPN et qui ont ete colliges dans le service de medecine interne de Sfax durant la periode allant de 1997\xa0a 2018. Les patients presentant un SPN rhumatologique ont ete inclus dans cette etude. Resultats Parmi une serie de 58\xa0patients hospitalises pour un SPN, 14\xa0patients (24,1\xa0%) avaient des manifestations rhumatologiques revelatrices d’une neoplasie occulte ou d’une recidive tumorale. Le SPN rhumatologique occupait la deuxieme place apres les thromboses veineuses profondes paraneoplasiques par ordre de frequence. Il s’agissait de 7\xa0hommes et 6\xa0femmes âges en moyenne de 58\xa0ans (extremes 39–80\xa0ans). Le SPN rhumatologique annoncait une recidive tumorale et metastatique dans 6\xa0cas (46,2\xa0%). Il etait decouvert de facon concomitante avec la neoplasie dans 4\xa0cas (30,8\xa0%) et il precedait le diagnostic d’un cancer non connu dans 4\xa0cas (23\xa0%) avec un delai moyen de 3,3\xa0mois (extremes 1–6\xa0mois). La dermatomyosite representait le SPN rhumatologiques le plus frequent retrouve dans 7\xa0cas (53,8\xa0%). Il etait associe a un cancer du sein dans 2\xa0cas, a un cancer digestif dans 2\xa0autres cas (une tumeur neuro-endocrine gastrique et une tumeur sigmoidienne), a un cancer du rhinopharynx de type UCNT (1\xa0cas), a un adenocarcinome de la prostate (1\xa0cas) et a une neoplasie ovarienne dans le dernier cas. Une polymyosite etait retrouvee dans 3\xa0cas (23\xa0%). Elle etait associee a un cancer du sein (un cas), a un lymphome T (un cas) et a une neoplasie vesiculaire avec des metastases pancreatiques et hepatiques (un cas). Deux patientes (14,2\xa0%) presentaient une polyarthrite PR-like seronegative revelant un lymphome T et une recidive ganglionnaire d’un cancer de l’ovaire dans un cas chacune. Les 2\xa0derniers SPN rhumatologiques etaient une osteoarthropathie hypertrophiante de Pierre Marie (1\xa0cas) et une osteomalacie oncogenique (1\xa0cas). Ils revelaient respectivement un adenocarcinome pulmonaire et un adenocarcinome prostatique. L’evolution etait fatale chez 11\xa0patients (78,6\xa0%). le deces etait precoce au cours de la premiere annee du suivi dans 7\xa0cas et 3\xa0patients etaient perdus de vue. Conclusion Le SPN est une entite que le clinicien peut confronter sous differentes presentations. Les manifestations rhumatologiques paraneoplasiques sont communes et non specifiques. En milieu de medecine interne, le diagnostic d’une dermatomyosite ou une polymyosite exige une enquete neoplasique minutieuse. Le caractere paraneoplasique d’une plainte osteo-articulaire doit etre garde dans l’esprit du clinicien lorsque le contexte est evocateur.

Volume 40
Pages None
DOI 10.1016/J.REVMED.2019.03.096
Language English
Journal Revue de Médecine Interne

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