Toxicologie Analytique et Clinique | 2019

La toxicovigilance : comment et est-ce que ça marche ?

 
 
 
 
 

Abstract


Objectif Le dispositif de toxicovigilance concerne tous les agents non couverts par un autre dispositif de vigilance reglemente. Cela va des produits de la vie courante, aux animaux venimeux en passant par les plantes ornementales ou sauvages et la plupart des produits chimiques. Il s’appuie sur l’expertise et les donnees des centres antipoison (CAP), enregistrees dans le systeme d’information des centres antipoison (SICAP). L’objectif de cette presentation est de montrer le circuit qui transforme un signal en alerte, puis en action, a partir d’exemples pediatriques. Methode L’Agence nationale de securite sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) est en charge depuis 2016\xa0de l’animation du dispositif de toxicovigilance, en etroite collaboration avec les CAP. Tout signal est analyse par la cellule operationnelle de toxicovigilance, comprenant 4\xa0toxicologues des CAP. Il peut s’agir de la survenue d’un ou plusieurs cas d’exposition/intoxication inhabituels, du fait des circonstances, de l’agent en cause, de l’âge et/ou de la gravite des signes. D’autres cas similaires sont recherches dans le SICAP, et si un risque pour la sante publique est identifie, le sujet est porte en reunion de securite sanitaire au ministere de la sante, pour discussion des mesures a prendre. Selon le type d’agent en cause, la Direction generale de la consommation, de la concurrence et de la repression des fraudes (DGCCRF) peut etre saisie. Les enfants sont le groupe de population le plus represente dans les donnees des centres antipoison, etant les premieres victimes «\xa0des accidents de la vie courante\xa0». Trois exemples sont presentes. Resultats Quelques cas d’enfants de moins de deux ans, ayant reussi a ouvrir des flacons de soude caustique malgre la fermeture par un bouchon securise, signales par deux CAP, ont permis, grâce a l’action de la DGCCRF, d’identifier le producteur des bouchons, pourtant conformes, et de l’obliger a en modifier les etiquettes en indiquant clairement comment securiser la fermeture. L’ingestion de pile bouton par de jeunes enfants peut avoir des consequences catastrophiques si celle-ci n’est pas retiree tres rapidement, avec plusieurs deces observes ces dernieres annees. Suite a l’alerte lancee par les CAP aupres de l’Anses, le ministere de la Sante et la DGCCRF se sont associes pour communiquer largement sur ce risque aupres du public, mais aussi des industriels du jouet et des piles, qui peuvent mieux securiser les piles et leur packaging. Des recommandations de bonnes pratiques cliniques de la Haute Autorite de sante sont attendues en 2019, en partenariat avec la STC. Apres avoir constate des cas de lesions de dermatites de contact, parfois severes, ainsi que des manifestations respiratoires dues a la fabrication maison et manipulation de Slime par de jeunes enfants, le dispositif de toxicovigilance a permis une communication large sur les risques lies a cette pratique. Discussion Ces exemples montrent la necessite du signalement par les professionnels de sante des cas d’exposition/intoxication relevant de la toxicovigilance, que ce soit par un appel a un CAP ou en utilisant le portail des signalements du ministere de la sante. Le signalement d’un cas ou d’un «\xa0presque accident\xa0», en particulier repondant a l’un des criteres «\xa0nouveau, inattendu, grave ou evitable\xa0» peut permettre d’eviter des cas plus graves.

Volume 31
Pages None
DOI 10.1016/J.TOXAC.2019.03.024
Language English
Journal Toxicologie Analytique et Clinique

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