Toxicologie Analytique et Clinique | 2019

Intoxications pédiatriques par les plantes

 

Abstract


Introduction Nos espaces de vie sont peuples de plantes, qu’elles soient ornementales dans nos domiciles, cultivees dans nos jardins ou naturelles dans nos campagnes. Dans ces conditions, les enfants peuvent s’exposer volontairement ou pas a ces plantes. La frequence des ces expositions, pour les moins de 20\xa0ans, varie selon les âges de la vie entre 0,6\xa0et 8,5\xa0% de l’ensemble des expositions annuelles pour lesquelles les centres antipoisons et de toxicovigilances (CAPTV) de France sont contactes. Discussion Ces situations sont donc plutot rares et souvent accompagnees de peu de symptomes. Leur risque toxique est le plus souvent evaluable des le premier appel et la prise en charge est souvent simple avec une gravite toxicologique finale le plus souvent faible. Ainsi, dans les premieres annees de la vie, l’enfant explore, touche et porte a la bouche ce qui se trouve a portee de ses mains. Il va donc etre expose aux plantes de la maison (comme le Dieffenbachia), du jardin (comme l’Arum tachete) et de la nature (comme la Digitale) mais les quantites d’exposition sont souvent minimes, ne provoquant alors pas ou de peu de symptomes d’intoxication. En revanche, a l’âge des jeux de dinette, certaines preparations avec du Laurier rose par exemple peuvent exposer a des risques necessitant une evaluation precise accompagnee ou pas d’une hospitalisation ou de traitements adaptes. Plus tard, a l’adolescence, les conduites addictives et suicidaires avec les informations relayees par certains medias peuvent orienter par exemple vers certaines experiences, comme la consommation de Datura. De facon generale, les expositions sont essentiellement orales et le premier temps de la prise en charge reste la decontamination. L’autre point essentiel est l’identification de la plante en cause pour adapter la prise en charge, l’orientation du patient et le recours a des therapeutiques specialises, comme les antidotes. Cette etape reste complexe en raison de la meconnaissance tant du public que des professionnels de sante. Une aide peut etre apportee par les professionnels du commerce des plantes (employes de jardinerie, horticulteurs…), par les pharmaciens d’officine et par les toxicologues cliniciens des CAPTV qui peuvent solliciter leur reseau de botanistes professionnels (enseignants) ou amateurs (membres de societes savantes reconnues). Conclusion Les expositions des enfants par les plantes sont plutot rares et le plus souvent sans consequences comme le demontrent les donnees epidemiologiques. Il existe cependant des situations particulieres dans lesquelles il y a une vraie necessite d’une bonne collaboration entre public, professionnels de sante et toxicologues cliniciens des CAPTV dont l’expertise facilite l’identification et, dans des intoxications plus graves, la prise en charge et le suivi des patients.

Volume 31
Pages None
DOI 10.1016/J.TOXAC.2019.03.028
Language English
Journal Toxicologie Analytique et Clinique

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