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SFT — Tabac et cannabis en psychiatrie

 
 
 

Abstract


Les patients schizophrenes presentent la plus forte prevalence tabagique parmi les personnes souffrant de maladies psychiatriques\xa0: 80\xa0% d’entre eux fument avec des consequences majeures en termes de morbi-mortalite. Chez ces patients, on observe une dependance tabagique plus importante, de moins bons resultats en termes de sevrage avec une efficacite moindre des traitements. Enfin, les patients schizophrenes fumeurs accedent moins souvent aux traitements specialises du sevrage tabagique malgre une motivation a l’arret comparable au reste de la population. En outre, la consommation de cannabis est aussi plus frequente en cas de schizophrenie avec une prevalence estimee de 27\xa0a 42\xa0%. La consommation de cannabis s’effectue majoritairement avec la consommation de tabac, ce qui aggrave considerablement les complications somatiques chez les patients schizophrenes. En outre, Il existe une correlation specifique entre trouble de l’usage de cannabis et la schizophrenie. Compte tenu du fait que la consommation de cannabis aggrave la severite des symptomes psychiatriques et le risque de decompensation psychiatrique, cette session abordera les effets psychiatriques et les proprietes addictives des deux principaux cannabinoides, le tetrahydrocannabinol et le cannabidiol. L’emergence de produits de consommation alternatifs contenant du cannabidiol appelle d’ailleurs les professionnels a mieux connaitre ces proprietes. L’interet de la prise en charge du sevrage cannabique par la substitution nicotinique et/ou cannabinoidergique sera detaille. Les strategies d’aide au sevrage tabagique et cannabique en psychiatrie, evaluees dans la litterature, permettront d’evoquer des pistes de mise en œuvre pratique. Ces strategies associent une approche pharmacologique par produit ainsi qu’une approche psycho-comportementale adaptee, intensive et de longue duree. Les traitements pharmacologiques de l’aide au sevrage tabagique dorenavant rembourses font desormais partie des traitements de fond des patients fumeurs atteints de schizophrenie. Enfin, ces interventions peuvent aussi s’inscrire dans un travail de reduction des risques. Dans tous les cas, ces strategies qui s’adressent a la personne fumeuse sollicitent egalement leur environnement a la fois prive et institutionnel.

Volume 1
Pages None
DOI 10.1016/j.fjpsy.2019.10.083
Language English
Journal None

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