Archive | 2019

Personnes âgées incarcérées, le difficile diagnostic des troubles neurocognitifs

 

Abstract


Le vieillissement augmente le risque de developper des troubles neurocognitifs (TNC). Le risque de TNC au sein de la population carcerale est plus eleve en raison du vieillissement accelere et des facteurs de risque qui y sont associes, ainsi que d’autres facteurs de risque. Sont identifies\xa0: un faible niveau de scolarite, des taux plus eleves de comorbidite psychiatrique notamment depression, anxiete et addictions [1] , des apports alimentaires non equilibres, plus de tabagisme, la restriction d’activite physique et d’interactions sociales, les troubles d’attention avec hyperactivite et des lesions cerebrales traumatiques [2] . La prevalence des TNC majeurs en prison n’est pas connue precisement mais varie de 5 a 45\xa0% en fonction des etudes [3] . La survenue d’une demence chez un sujet incarcere conduit a revoir son autonomie et a adapter ses soins a la situation neurologique. A travers une revue de la litterature [4] , nous verrons que le diagnostic des troubles neurocognitifs est non-seulement imprecis mais l’etiologie est rarement determinee. Le fait d’etre incarcere augmente la probabilite de ne pas etre identifie comme etant atteint de demence avant les stades avances de la maladie, ce qui reduit considerablement les possibilites d’intervention precoce [5] . L’evaluation de l’autonomie instrumentale permettant de mettre en avant le retentissement de l’atteinte cognitive sur le quotidien n’est pas adaptee a la vie en prison. Des echelles comme le P-ADL ont ete creees mais restent meconnues [6] . Les sujets incarceres avec des troubles cognitifs ont plus de risque d’hospitalisation et de decompensations d’autres maladies chroniques [7] . Nous avons mene plusieurs evaluations de detenus âges au sein de l’Unite d’Hospitalisation Securisee Interregionale de l’hopital Lyon-Sud. A travers des situations cliniques, nous aborderons aussi la difference d’approche etiologique entre les troubles survenant au cours d’une incarceration longue et ceux decouverts au cours d’une incarceration ayant lieu deja a un âge avance. Nous aborderons aussi des pistes de prise en charge et d’accompagnement des detenus [8] , [9] et les questions ethiques concernant le maintien en detention [10] .

Volume 1
Pages None
DOI 10.1016/j.fjpsy.2019.10.155
Language English
Journal None

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