Infectious Diseases Now | 2021

Description des séquelles à 3 mois d’une COVID grave chez une population jeune et comorbide

 
 
 
 
 
 
 

Abstract


\n Introduction\n Le suivi des séquelles de patients guéris d’une COVID grave s’est organisé dans de nombreux centres. L’épidémie dans notre département a sévèrement touché un cluster urbain composé à 90\xa0% d’une population gitane jeune et comorbide avec un taux de prise en charge en réanimation élevé et un faible taux de mortalité (respectivement 34\xa0% contre 25\xa0% et 7,2\xa0% contre 10,2\xa0% en France à cette période). L’objectif de cette étude est d’évaluer si les séquelles à 3 mois dans une telle cohorte sont différentes de celles retrouvées dans la littérature.\n \n Matériels et méthodes\n Étude rétrospective observationnelle monocentrique à partir des données du dossier médical informatisé. Notre centre a organisé le suivi à 3 mois des patients de la première vague guéris d’une COVID grave\xa0: évaluation clinicobiologique, tests cognitif (Montreal Cognitive Assessment) et d’anxiété (Hospital Anxiety and Depression Scale), suivi en médecine du sport avec test de marche 6min, scanner pulmonaire, explorations fonctionnelles respiratoires (EFR), ECG et échographie cardiaque (ETT).\n \n Résultats\n Il a été inclus 51 patients (26 femmes), âge moyen 58 ans, 20 (39,2\xa0%) avaient été intubés, 8 avaient eu de la VNI ou de l’optiflow. Les comorbidités les plus fréquentes étaient l’obésité (IMC>30kg/m2) 33/51 (64,9\xa0%), le diabète 22/51 (43,1\xa0%) et l’HTA 22/51 (43,1\xa0%). Au moins 1 symptôme persistait pour 92\xa0% (47/51) des patients: asthénie 74,5\xa0% (38/51), dyspnée 66\xa0% (34/51), prise de poids 39,2\xa0% (20/51). Un état d’anxiété était relevé pour près de 51\xa0% des patients (26/51). La sérologie covid19 était positive pour 92\xa0% des patients (46/50). Le suivi par scanner montrait la persistance d’anomalies pour 33/51 patients (64,7\xa0%) dont 45,4\xa0% d’images en verre dépoli (15/33) et 21,2\xa0% (7/33) d’images de fibrose pulmonaire. Des EFR ont été réalisées pour 48 patients avec mesure de DLCO pour 41 d’entre eux. On retrouvait 10 (20,8\xa0%) syndromes restrictifs (tous avaient des anomalies au scanner) et 19 (46,3\xa0%) troubles de la diffusion du CO2 (dont 13/19 avec anomalies au scanner et 13/19 avec dyspnée). Le périmètre de marche moyen est de 405m (55–675m) soit 62\xa0% de la distance théorique, avec 11,1\xa0% (5) de désaturation<94\xa0%. Tous ont eu un ECG. Des anomalies ont été retrouvées chez 17 patients (10 troubles de la conduction non graves, 7 troubles de la repolarisation). L’ETT réalisée pour 34 patients montrait 4 (11,8\xa0%) dysfonctions ventriculaires (FEVG<50\xa0%), 6 signes de coronaropathie.\n \n Conclusion\n En comparaison avec la littérature, notre cohorte est définie par des patients avec un IMC plus élevé, une forte prévalence de diabète, un fort taux de COVID critiques. Le taux d’anxiété et de symptômes persistants est plus élevé. La prévalence des anomalies au scanner et du FEVG est similaire. Pour les EFR, les données de la littérature sont variables. Le périmètre de marche de notre cohorte est plus faible. Ces résultats suggèrent une similarité des données objectives avec celles du reste de la population générale mais une augmentation des symptômes subjectifs qui peut être liée à des facteurs confondants tels que l’obésité, les habitudes sédentaires de la population étudiée. Une prise en charge post COVID spécifique semble donc pertinente pour limiter l’impact des séquelles dans cette population.\n

Volume 51
Pages S15 - S16
DOI 10.1016/j.idnow.2021.06.006
Language English
Journal Infectious Diseases Now

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