Marche et cognition dans le vieillissement normal et pathologique

Abstract

Il y a de nombreuses annees que la marche n’est plus consideree comme une activite motrice automatique mais clairement intriquee a la cognition. Le paradigme de la double-tâche qui consiste a marcher pendant une tâche cognitive mesure les ressources d’allocation attentionnelle dedies aux 2\xa0tâches. Ainsi, les performances en double-tâche sont alterees chez les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer, de demence vasculaire, de degenerescence frontotemporale ou encore dans la sclerose en plaques et l’hydrocephalie a pression normale. Sur le plan neuropsychologique, les patients âges, dements ou non, avec troubles attentionnels et executifs ont de moins bonnes performances que ceux qui n’en ont pas. Des activations prefrontales plus marquees en fNIRS chez les patients avec trouble neurocognitif mineur pendant la double-tâche soulignent les reseaux impliques et les mecanismes de compensation. Le second paradigme est l’imagerie mentale, ou representation mentale de la locomotion sans son execution. Elle est egalement alteree dans les troubles cognitifs et a ete correlee en IRMf a des reseaux incluant le cortex prefrontal, l’aire motrice supplementaire, le cervelet et le cortex moteur primaire. Comme dans la double-tâche, les reseaux impliques chez le sujet âge sont plus actives, en particulier dans les regions prefrontales. Ces 2\xa0paradigmes peuvent etre testes non seulement en laboratoire mais egalement en clinique. Ils soulignent les relations entre la marche et la cognition qui ont donne naissance au concept de risque cognitivo-moteur (motoric cognitive risk, MCR), defini par la presence combinee d’une plainte cognitive et d’un ralentissement de la marche chez un patient âge sans demence.