Progres En Urologie | 2019

Dysfonctions sexuelles des patients traités par orchidectomie, chimiothérapie et curage lombo-aortique, nécessité d’un suivi andrologique systématique ?

 

Abstract


Objectifs L’objectif est d’evaluer a long terme l’incidence des dysfonctions sexuelles des patients ayant beneficie d’une orchidectomie, d’une chimiotherapie et d’un curage retroperitoneal (O\xa0+\xa0CT\xa0+\xa0CRP) pour un cancer du testicule. Evaluer l’information pre-therapeutique recue par les differents intervenants rencontres. Etudier l’impact des differents traitements sur leur sexualite, sur leur relation de couple et sur leur image corporelle. Methodes En 2018, les patients traites dans deux centres hospitalo-universitaires par O\xa0+\xa0CT\xa0+\xa0CRP et consideres en remission depuis plus de 18 mois ont ete contactes. Les patients inclus repondaient a un questionnaire valide evaluant tous les aspects de leur sexualite\xa0: le Male Sexual Health Questionnaire (evaluant notamment l’erection, l’ejaculation, le desir, la satisfaction sexuelle, l’activite sexuelle). Les patients repondaient egalement a des questions complementaires sur l’impact psychologique et sur la modification de leur sexualite depuis la prise en charge de leur cancer. Enfin des questions sur la modification de leur relation amoureuse et leur projet parental leur etaient egalement posees. Resultats Trente deux patients ont ete traites. Soixante-dix pour cent des patients avaient ete pris en charge pour une tumeur germinale non seminomateuse. L’âge moyen etait de 36,4\xa0ans\xa0±\xa012,1 et la duree moyenne du suivi etait de 59 mois\xa0±\xa034. Une dysfonction sexuelle a ete retrouvee chez 50\xa0% des patients. Seuls 10\xa0% des patients ont pu maintenir une activite sexuelle satisfaisante pendant leur traitement. Soixante-cinq pour cent des patients rapportent une modification de leur image corporelle. Depuis la fin de leur traitement, 16\xa0%, 21\xa0% et 37\xa0% des patients declarent respectivement que le desir a fortement diminue, que les erections sont moins fortes, et qu’il persiste une anejaculation. Enfin, pres de 70\xa0% d’entre eux auraient souhaite une consultation specialisee d’andrologie avec des renseignements complementaires au moment de leur prise en charge ( Fig. 1 , Fig. 2 et Tableau 1 ). Conclusion Ces patients presentent des dysfonctions sexuelles au long cours d’etiologies mixtes. Ils sont souvent jeunes et leur pronostic de survie est desormais bon grâce aux traitements multimodaux. Notre etude souligne un manque d’evaluation de la sexualite des patients par les differents praticiens. Ils pourraient beneficier d’un nouveau parcours de soins integrant une prise en charge precoce dans des reseaux onco-andrologiques.

Volume 29
Pages 719
DOI 10.1016/j.purol.2019.08.172
Language English
Journal Progres En Urologie

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