Revue de Médecine Interne | 2019

Facteurs prédictifs de rechute au cours de l’artérite à cellules géantes : données d’une étude rétrospective collaborative internationale

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Abstract


Introduction Pres de la moitie des patients atteints d’arterites a cellules geantes (ACG) rechutent sous corticotherapie seule. Le taux de rechute semble plus refleter la duree de la corticotherapie que la dose initiale. Cependant, le taux de rechute varie considerablement dans les etudes observationnelles et les essais controles randomises. L’objectif etait d’identifier les facteurs predictifs de rechute chez des patients ayant une ACG, inclus dans 3\xa0cohortes internationales distinctes. Materiels et methodes Cette etude internationale a inclus des patients âges de plus de 50\xa0ans, remplissant les criteres ACR pour le diagnostic d’ACG suivis en France (n\xa0=\xa0351), aux Etats-Unis (n\xa0=\xa0285) et en Italie (n\xa0=\xa0142). Le critere de jugement principal etait le delai entre le diagnostic et la premiere rechute ou le deces. La survie sans rechute etait estimee par la methode de Kaplan–Meier. Les modeles a risques proportionnels de Cox ont ete stratifies par cohorte. La performance du modele a ete evaluee a la fois par la concordance statistique et par la courbe d’etalonnage. Le modele final a ete presente avec les hazard ratios (HR) obtenus apres ajustement avec leurs intervalles de confiance a 95\xa0% (IC95\xa0%). Resultats Nous avons inclus 778\xa0patients (24\xa0% d’homme\xa0; âge median 71 [EIQ 61–78]\xa0ans). Le suivi median etait de 51 [EIQ 24–102] mois. Apres 36\xa0mois de suivi, 382\xa0patients ont rechute, avec une survie sans rechute a 36\xa0mois de 45,3\xa0% (IC95\xa0%\xa0: 41,6–49,2), avec des differences marquees entre les cohortes. Les cohortes francaise et italienne avaient de meilleurs taux de survie sans rechute que la cohorte americaine. Le modele final corrige comprenait les cephalees (HR\xa0: 1,18, IC95\xa0%\xa0: 1,00–1,39\xa0; p\xa0=\xa00,052), la presence d’une claudication des membres (HR\xa0: 1,34, IC95\xa0%\xa0: 0,95–1,89\xa0; p\xa0=\xa00,091), la presence d’une aortite (HR\xa0: 1,20, IC95\xa0%\xa0: 0,97–1,48\xa0; p\xa0=\xa00,096) et le taux de CRP (apres transformation logarithmique) (HR\xa0: 1,11, IC95\xa0%\xa0: 1,02–1,22\xa0; p\xa0=\xa00,014). Le modele etait bien calibre mais avec une capacite de discrimination relativement limitee. Nous avons mis en place un nomogramme permettant d’estimer la survie sans rechute a 3\xa0ans. Des points (allant de 0\xa0a 100) sont attribues a chacune des quatre variables precedentes. Le score total (allant de 0\xa0a 200) est utilise pour predire la survie sans rechute a 3\xa0ans dans chaque cohorte. Conclusion Le risque de rechute de l’ACG est variable selon les centres. Un modele comprenant les cephalees, la claudication des membres, la presence d’une aortite et l’elevation de la CRP pourrait aider a identifier les patients a haut risque de rechute. Cependant, ce modele a une faible capacite de discrimination, possiblement due a l’heterogeneite observees entre les cohortes.

Volume 40
Pages None
DOI 10.1016/j.revmed.2019.10.067
Language English
Journal Revue de Médecine Interne

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