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Agnès Pallini-Martin, Banque, négoce et politique. Les Florentins à Lyon au moment des guerres d’Italie, Paris (Classiques Garnier) 2018

 

Abstract


Le présent ouvrage est issu de la thèse de doctorat en histoire économique médiévale soutenu à l’École des hautes études en sciences sociales par Agnès Pallini-Martin. Il porte sur l’étude des réseaux commerciaux et politiques de deux marchands banquiers florentins: Giuliano da Gagliano et la compagnie Salviati. Les deux cas choisis apparaissent, au premier abord, extrêmement différent – comme le souligne l’auteur dans son introduction, les Salviati constituent »une compagnie marchande de grande envergure« dont l’implantation à Lyon est nécessaire pour les activités d’import-export dans lesquels elle est spécialisée, cependant que Giuliano da Gagliano est un marchand »en apparence isolé«, mais qui en réalité travaille pour le compte de grandes compagnies au premier rang desquelles les Médicis. Le rapprochement de ces deux cas est lié à des raisons chronologiques et géographiques: leur installation dans la ville s’effectue à quelques années de distance, au moment précisément où la France regarde l’Italie avec un regard neuf, et manifeste le rôle majeur que Lyon joue alors dans le circuit économique de l’Europe. Mais le point de départ de la comparaison est archivistique: en 1575, la petite-fille de Giuliano da Gagliano épouse l’arrière-petit-fils d’Alamanno Salviati, et apporte aux Salviati les archives de sa famille paternelle. Le »modeste« fonds Gagliano vient alors rejoindre les »exceptionnelles« archives Salviati, aujourd’hui conservées à l’École normale de Pise. Le travail d’Agnès Pallini-Martin est donc fondé en priorité sur le dépouillement de sources majeures et souvent encore négligées, sans doute parce que leur masse et leur technicité découragent. Elle s’appuie principalement sur le »grand livre« ouvert par Giuliano da Gagliano entre 1489 et 1495 et celui ouvert en 1508 par Alamanno et Jacopo Salviati. De ces dépouillements sort un récit vivant organisé autour de trois grandes orientations. La première, tout naturellement, consiste à présenter les documents eux-mêmes et l’histoire des deux familles, qui est très différente entre Gagliano d’une part, personnage isolé et malgré tout relativement modeste, et les Salviati qui jouent un rôle politique majeur à Florence et à Rome où ils s’installent dès les premières décennies du XVIe siècle. Dans ce cadre, l’auteur souligne notamment l’existence d’un document généalogique rédigé en 1696 pour les Salviati, qui recense, comme un journal de caisse, les femmes »entrées et sorties« lors des mariages sur trois siècles, manifestant l’importance de la construction des réseaux familiaux pour l’activité économique et politique. La seconde partie expose »le point commun entre les deux familles«, c’est-à-dire la manière dont elles se sont installées à Lyon et dont elles y ont fait des affaires. Agnès Pallini-Martin rappelle et précise la 2019 | 1

Volume None
Pages None
DOI 10.11588/FRREC.2019.1.59860
Language English
Journal None

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