Archive | 2019

L’expérience post-séculière de Colette Peignot Laure : la religion, le communisme et le sacré

 

Abstract


Colette Peignot-Laure — née en 1903, durement touchée par la Grande Guerre qui l’a privée de son père et de ses trois oncles, morte en 1938 — fut une de ceux qui ont vécu de la manière la plus profonde, « avec intensité et acuité »1, la crise de valeurs et de sens qui s’est manifestée pendant la période de l’entre-deuxguerres : le désenchantement progressif de la religion, les premiers massacres de masse de grande envergure, les nouveaux espoirs – idéologiques, industriels, voire psychologiques — déjà déçus. Connue surtout à travers ses relations avec Boris Souvarine puis Georges Bataille, amie de Simone Weil et de Michel Leiris, cette écrivaine et militante occupe une place en même temps marginale et exemplaire dans son questionnement du religieux, du politique et du sacré. Elle fait l’expérience de la perte de la foi, de l’engagement communiste, d’une recherche du sacré d’ordre quasi mystique, et analyse ces phénomènes, les déconstruit sous les différentes formes qu’ils prennent au sein de la société en apparence sécularisée, mais commençant déjà, pour reprendre l’expression de Jürgen Habermas, à gagner « une conscience de ce qui manque »2. Notre objectif, dans cet article, serait ainsi de mettre en lumière certains aspects de l’expérience et de la pensée

Volume 66
Pages 55-68
DOI 10.19195/0557-2665.66.5
Language English
Journal None

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