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Impact of Hunting on Primates and their Conservation in the Mont Kupe Region, South-West and Littoral Cameroon

 
 
 

Abstract


Currently, harvesting wild meat drastically reduces animal populations in the humid forests of Central and West Africa. This exploitation, magnified by the use of firearms, endangers the persistence of primates in certain forest areas. This study examines the impact of hunting on primates and the current status of these in the Mount Kupé area; which straddles between the Southwest and the Littoral Cameroon. The study area was subdivided into three zones (East, West and North) separated by geographical position and ethnicity. Fifty-six structured interviews were conducted with hunters in six villages distributed in pairs in the three zones. A total effort of 35.7 km was made in the different areas following routes adjacent to the villages to search for direct signs of diurnal primates and simultaneously hunting signs. The results obtained show that the use of the firearm is the most widespread hunting technique intended for self-consumption as well as for sale. The proximity of the East Zone with a road network significantly favors the decrease in the cost of a firearm and the increase in sales prices for large and medium-sized primate species. The hunting encounter rate was higher in the eastern zone compared to the western and northern zones (8.07 characters / km versus 6.66 signs / km and 5.36 signs / km, respectively). Ten primate species (6 diurnal and 4 nocturnal) have been recorded in the Kupé area. Relative abundance was generally low and polyspecific groups exhibiting high sensitivity to human presence (cercopit hecus, particularly Cercopithecus nictitans, C. mona and to a lesser extent C. erythrotis) were more tolerant to hunting pressure than other diurnal primates. Thus, the number of primate encounters tends to decrease when the number of hunting signs is increasing. Although some taboos protect Galagos and Pan troglodytes, hunting seriously affects other primate species in the Kupé area. Nevertheless, the persistence of the primate community in Kupé will depend on the implementation of measures to make the abs ence of hunting effective, particularly with firearms. Keywords— Firearm, Conservation, Impact of hunting, Persistence, Primates, Dating rate, Mount Kupé, Cameroon. Impact de la Chasse sur les Primates et leur Conservation dans la Région du Mont Kupe, Sud-Ouest et Littoral Cameroun Résume— Actuellement, la récolte de la viande sauvage réduit drastiquement les populations d’animaux dans les forêts humides d’Afrique Centrale et de l’Ouest. Cette exploitation amplifiée par l’utilisation des armes à feu met en péril la persistance des primates dans certaines aires forestières. La présente étude examine l’impact de la chasse sur les primates et le statut actuel de ceux-ci dans l’aire du Mont Kupé ; laquelle chevauche entre le Sud -ouest et le Littoral Cameroun. L’aire d’étude a été subdivisée en trois zones (Est, Ouest et Nord) distinctes par la position géographique et l’ethnicité. Cinquante six interviews structurées ont été menées auprès des chasseurs dans six villages distribués en paire dans les trois zones. Un effort total de 35,7 km a été parcouru dans les différentes zones suivant des itinéraires adjacents aux villages pour rechercher les signes directs de primates diurnes et simultanément les signes de chasse. Les résultats obtenus montrent que International Journal of Forest, Animal and Fisheries Research (IJFAF) [Vol -3, Issue-1, Jan-Feb, 2019] https://dx.doi.org/10.22161/ijfaf.3.6.4 ISSN: 2456-8791 www.aipublications.com/ijfaf Page | 19 l’utilisation de l’arme à feu est la technique de chasse la plus répandue à dessein d’autoconsommation ainsi que de ve nte. La proximité de la zone Est avec réseau routier favorise significativement la baisse du coût d’une arme à feu et la hausse des prix de vente des espèces de primates de grande et moyenne taille. Le taux de rencontre des signes de chasse était plus éle vé dans la zone Est comparativement aux zone Ouest et Nord (8,07 signes/km contre 6,66 signes/km et 5,36 signes/km respectivement). Dix espèces de primates (6 diurnes et 4 nocturnes) ont été répertoriées dans l’aire de Kupé. L’abondance relative été globalement faible et des groupes polyspécifiques qui exhibent une grande sensibilité à la présence humaine (les cercopithèques, en particulier le Cercopithecus nictitans, le C. mona et dans une moindre mesure le C. erythrotis) ont été plus tolérants à la pression de la chasse que les autres primates diurnes. Ainsi, le nombre de rencontres des primates tend à baisser quand le nombre de signes de chasse est en augmentation. Bien que certains tabous protègent les galagos et le Pan troglodytes, la chasse affecte sérieusement les autres espèces de primates dans l’aire de Kupé. Néanmoins, la persistance de la communauté des primates à Kupé dépendra de la mise en œuvre des mesures concourant à rendre effective l’absence de la chasse et en particulier avec l’arme à feu. Mots clés — Arme à feu, Conservation, Impact de la chasse, Persistance, Primates, Taux de rencontre, Mont Kupé, Cameroun. CONTEXTE Depuis quelques décennies, de nombreuses études mettent en évidence des réductions de plus en plus importantes des populations mammaliennes dans plusieurs forêts humides en l’Afrique subsaharienne (Ajonina et al, 2013 ; Abernethy et al, 2013 ; Tonleu, 2010 ; Wright et Preston, 2010 ; Morgan et al, 2013 ; Fa et Brown, 2009 ; Cardillo et al, 2008 ; N’Goran et al, 2012 ; Fa et al, 2013). La totalité de ces études affirment que cette tendance à la baisse, est directement liée aux activités humaines : d’une part la modification de l’habitat et d’autre part la récolte des ressources fauniques. En effet, le développement industriel, la croissance démographique et la paupérisation économique des peuples que connaissent les pays sub-sahariens pourvus de forêts humides, mettent une pression sans précédente sur ces dernières (Banque Mondiale, 2014). Les blocs paysagers de forêts jadis continus ont laissé place à des fragments de moins en moins grands du fait de l’exploitation industrielle de bois et de la déforestation pour l’agriculture extensive. De suite, ces modifications de l’habitat favorisent l’accessibilité des gens aux ressources fauniques de la forêt, en particulier les mammifères chez qui on trouve les masses corporelles les plus élevées (Laurance et al, 2005 ; Cardillo et al, 2008 ; Bennett et Robinson, 2000). Ayant cours depuis l’époque du pléistocène, l’extirpation des espèces animales de taille conséquente est citée parmi les facteurs les plus significatifs conduisant à l’extinction de celles -ci dans leur milieu naturel (Doughty et al, 2013). La chasse traditionnelle d’antan pour la subsistance à l’aide des armes primitives pour des populations faiblement denses, a été remplacée par une chasse à but grandement commerciale liée à l’utilisation d’un armement moderne pour des populations de forte densité et citadines (Wright, 2003 ; Wilkie et Carpenter, 1999). L’utilisation de l’arme à feu permet au chasseur de choisir l’espèce cible et d’accéder aux espèces arboricoles jadis peu abordables (Mittermeier, 1987 ; Cowlishaw et Dunbar, 2000). Du point de vue du chasseur, l’extraction des ressources fauniques peut représenter le meilleur retour sur investissement à court terme (Tsi et al, 2009). De plus, à l’ajout à l’obtention de la viande sauvage, les animaux cibles chassés et particulièrement les primates sont aussi prisés pour leurs propriétés médicinales et culturelles (Bobo et al, 2012). Ainsi, la demande actuelle et la génération des revenues provenant de la chasse jugée insuffisante conduisent à la surexploitation des ressources (Wilcox et Nambu, 2009). Dans les forêts humides et montagneuses du Cameroun ouvertes sur le golfe de Guinée, 32 espèces de primates ont été répertoriées incluant 13 espèces endémiques parmi lesquelles 8 sont en danger et 2 sont hautement menacées (Oates et al, 2004 ; Cronin et al, 2014). Cet ordre est le taxon mammalien le plus menacé par l’extinction (Schipper et al, 2008). La coexistence entre l’Homme et ces primates non humains comprend plusieurs types de relations dépendamment de la culture et de la conjoncture socio-économique dans les régions. Pour certains groupes ethniques, les primates comme d’autres mammifères sont une source importante et facilement accessible de protéines pour leur nutrition et de revenus (Mittermeier, 1987 ; Wilkie et Carpenter, 1999 ; Fa et al, 2003). Et pour d’autres, les primates sont regardés avec mysticité constituant un tabou à leur consommation. Par exemple, dans certains villages autour du Sanctuaire de Faune proposé de Tofala Hill, les gorilles sont perçus comme des totems par la population locale et leur chasse est prohibée (Etiendem et al, 2011). En réalité, ces espèces de primates font face à des menaces anthropogéniques de plus en plus inquiétantes : Linder (2013) met en lumière un probable déclin de la diversité des primates dans ce point chaud de biodiversité. La chasse en tant qu’activité humaine est la principale menace ponctuelle et directe à laquelle font face les primates dans leur habitat (Linder et Oates, 2011 ; International Journal of Forest, Animal and Fisheries Research (IJFAF) [Vol -3, Issue-1, Jan-Feb, 2019] https://dx.doi.org/10.22161/ijfaf.3.6.4 ISSN: 2456-8791 www.aipublications.com/ijfaf Page | 20 Robinson et Bennett, 2000; Waltert et al, 2002 ; IUCN, 2016). Ceci étant due à la dépendance des populations locales pour la viande sauvage (Nasi et al, 2008) et la potentialité d’un commerce au niveau régional (Bennett et al, 2007 ; Hart, 2000). Ne dépendant pas du statut de protection de l’aire forestière empiétée, les niveaux actuels d’extirpation des primates sont généralement insoutenables (Fusari et Carpaneto 2006 ; Muchaal et Ngandjui 1999 ; Waltert et al, 2002 ; Fa et al, 2005). Toutefois, la vulnérabilité à la chasse diffère entre les espèces ainsi que les pratiques et dynamiques de cette activité dans les paysages (Linder, 2008 ; Fa et Brown, 2009). Pendant

Volume 3
Pages 18-50
DOI 10.22161/IJFAF.3.6.4
Language English
Journal None

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