Critique Internationale | 2019
Violences de l’exil, mémoire des luttes et plasticité de l’engagement. Le cas des demandeurs d’asile soudanais en Israël
Abstract
Aborder «\xa0par le bas\xa0» les enjeux de la demande d’asile en Israel amene a s’interroger sur le role des violences de l’exil, en particulier celle d’un horizon carceral, dans les representations et pratiques de l’engagement des migrants. Les consequences differenciees de la migration et de la violence sur les trajectoires militantes sont analysees ici a partir de trois cas d’etude. Plus que les ressources disponibles, c’est la notion d’experience qui permet de comprendre comment certaines formes d’engagement et de desengagement se developpent au fil du temps et sur un meme parcours. L’apprehension de la memoire des luttes comme autre composante essentielle de l’experience individuelle eclaire par ailleurs les raisonnements qui conduisent a preferer telle ou telle forme d’action. En se croisant, ces differentes experiences (migration, repression, mobilisation) donnent lieu a trois types d’engagement\xa0: une mobilisation contre l’injustice, une mobilisation pour ses droits et un renoncement a la lutte.