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Aidants profanes en psychiatrie et politiques sociales

 
 

Abstract


Le role des aidants profanes en sante mentale s’est considerablement accru suite a la desinstitutionnalisation, la famille et les proches des patients se voyant alors assigner un role desormais central, celui d’aidants dits «\xa0naturels\xa0». Malgre un certain nombre d’aides sociales, destinees d’abord au patient, mais aussi a ses aidants, les familles declarent en beneficier tres peu et se sentir relativement seules face a la gestion quotidienne de la maladie. Outre cet enrolement force, les familles et les proches font parfois le choix d’apporter leur aide benevolement, dans le but de soutenir d’autres familles et des usagers confrontes a une situation similaire a la leur. Ces actions d’entraide s’inscrivent dans la mouvance des philosophies du self-help, sur la base de laquelle les usagers de la psychiatrie eux-memes ont fait emerger la notion de «\xa0pairs aidants\xa0», ces derniers venant contribuer au retablissement d’autres usagers dans le cadre de programmes d’entraide informels ou structures. Certains de ces programmes ont recemment promu une fonction d’aidant professionnalisee et remuneree, dont la reconnaissance se fonderait sur un savoir experientiel, a la limite entre profane et professionnel. Cette innovation a provoque de vifs debats et porte de nombreux enjeux. Quoi qu’il en soit, le dynamisme des associations d’usagers et de familles devrait pouvoir s’appuyer sur la volonte des politiques publiques de creer les conditions du developpement et du soutien des aidants profanes en sante mentale.

Volume 1
Pages 55-74
DOI 10.3917/rfas.191.0055
Language English
Journal None

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