Staps | 2019

Simples passeurs ou créateurs ? Les dirigeants du sport communiste français face au modèle sportif de l’Est (1923-1991)

 

Abstract


Le contexte de «\xa0Guerre froide\xa0» qui a polarise une grande partie du monde, mais aussi chacune des societes nationales, pendant pres de 7 decennies au 20e siecle n’a pas epargne les activites physiques et sportives en depit de l’aura d’apolitisme qui les entoure. En France par exemple, la lutte des classes s’est refractee sur les terrains sportifs des le debut des annees 1920 avec la creation de la Federation sportive du travail (FST), affiliee a l’Internationale rouge des sports (IRS) dont le siege etait a Moscou. Son remplacement par la Federation sportive et gymnique du travail (FSGT) en 1934 suite a la reconciliation des deux principales branches, communiste et «\xa0reformiste\xa0», du mouvement ouvrier s’est aussi traduit par la substitution du mot d’ordre de «\xa0sport rouge\xa0» par celui de «\xa0sport populaire\xa0». L’ouverture internationale, en particulier vers les pays «\xa0freres\xa0» du Bloc de l’Est ne s’est pas perdue pour autant, et a emprunte des canaux divers\xa0: rencontres sportives ponctuelles, tournees d’athletes et de dirigeants, correspondances a long terme, mais aussi circulation d’idees et de textes doctrinaux. A rebours d’une representation superficielle presentant la sphere d’influence sovietique et les partis communistes nationaux en son sein comme des ensembles monolithiques et verticaux, cette contribution propose de montrer la reciprocite et la complexite des circulations humaines et ideelles dans la sphere du bloc communiste. A partir de l’analyse comparee des trajectoires biographiques d’un certain nombre de dirigeants du «\xa0sport communiste\xa0» en France a differentes periodes, nous defendons en particulier la these selon laquelle l’evolution des positions diplomatiques et doctrinales des organisations concernees (en particulier la FSGT et le Parti communiste francais) ne decoulent pas simplement de celles de Moscou, mais presente une certaine autonomie et ont meme exerce reciproquement une relative influence vers l’Est. Ce faisant, a partir d’un cas particulier mais paradigmatique, ce texte suggere que les acteurs de l’internationalisation du sport ne se resument pas aux seuls dirigeants des organisations sportives internationales.

Volume None
Pages 15-30
DOI 10.3917/sta.125.0015
Language English
Journal Staps

Full Text