Archive | 2019

Exil pénal et circulations forcées dans l’Empire colonial français . Le cas particulier du convoi de « forçats arabes »* du 27 juillet 1868 vers la Guyane française**

 

Abstract


La loi du 30\xa0mai\xa01854 sur l’execution de la peine des travaux forces fait de la Guyane un territoire experimental de l’utopie penale, agricole et coloniale. Entre 1852 et\xa01867, les transportes coloniaux representent a peine 1,32\xa0% des effectifs, la categorie «\xa0forcat arabe\xa0» fait son apparition en 1866 dans les statistiques officielles de l’administration penitentiaire guyanaise. En 1867, la decision du gouvernement francais d’arreter provisoirement les convois de transportes europeens modifie considerablement la sociologie du bagne\xa0: afin de trouver un second souffle a ce projet de colonie penitentiaire, decision est prise de puiser dans le vivier des transportes indigenes pour continuer a alimenter la Guyane de forces vives. De 1868 a 1887, ce vivier est majoritairement compose de «\xa0forcats arabes\xa0» originaires principalement d’Algerie. L’objet du present article est de revenir sur le contexte politique et social dans lequel s’ouvre la periode algerienne des bagnes de Guyane (1867-1887), de reinscrire ces derniers dans la geographie des circulations forcees «\xa0trans-imperiales\xa0», tout en dessinant les contours de la premiere generation de forcats algeriens. Pour ce faire, nous avons choisi d’etablir notre corpus de sources autour du convoi du 27\xa0juillet\xa01868 qui semble avoir ete le premier convoi de condamnes algeriens depuis l’arret provisoire des condamnes europeens vers la Guyane.

Volume None
Pages 59-76
DOI 10.4000/ANNEEMAGHREB.4514
Language English
Journal None

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