Archive | 2019

Comparer les manières d’enseigner les activités de fitness dans une perspective « d’inclusion » : études de cas en lycée professionnel en France et en Suède

 
 

Abstract


Cet article s’inscrit dans une recherche de didactique comparee. Sa visee est d’identifier la facon dont deux enseignants d’education physique, l’un francais et l’autre suedois, contextualisent leur pratique d’enseignement en lycees professionnels a des fins «\xa0d’inclusion\xa0» de leurs eleves au sein des groupes de travail. Il s’appuie sur un cadre theorique hybride articulant les concepts de «\xa0traditions d’enseignement\xa0» et «\xa0manieres d’enseigner\xa0» elabores par les didacticiens suedois, avec le cadre d’etude de l’action conjointe en didactique tel que developpe dans l’approche francophone. La problematique de recherche, relative a la question de l’inclusion scolaire dans sa dimension epistemique, fait l’objet de la premiere section. Nous presentons ensuite le cadre theorique composite retenu, puis nous discutons la compatibilite theorique des deux approches, ainsi que la pertinence, pour cette recherche, de l’hybridation proposee. Apres un bref expose de la methodologie d’observation et d’entretiens mise en œuvre, nous presentons les resultats de la recherche en analysant deux seances d’education physique de fitness en lycees professionnels, l’une en France, l’autre en Suede. Deux echelles de comparaison sont mobilisees\xa0: la premiere macroscopique, porte sur l’organisation et la structuration de chaque seance, la seconde, microdidactique, s’attache a decrire les interactions professeur-eleves lors d’une transaction didactique emblematique de leur pratique d’enseignement. Cette double echelle d’analyse permet de caracteriser, les «\xa0manieres d’enseigner\xa0» des deux enseignants en lien avec les «\xa0traditions d’enseignement\xa0» identifiees dans les preconstruits curriculaires des deux pays. L’approche comparatiste des phenomenes didactiques ainsi menee permet de rendre compte de la facon singuliere dont les savoirs sont mis a l’etude et co-construits dans la classe lors de seances de fitness. Les deux etudes de cas revelent le sens qu’accordent ces deux enseignants a l’idee d’inclusion et a la maniere dont ils la mettent en œuvre avec leurs eleves de lycees professionnels. Les resultats mettent en evidence que les deux enseignants envisagent l’inclusion a des echelles temporelles differentes qui depassent le cadre de la scolarite des eleves. Ainsi, si le travail en groupe, en autonomie, est valorise par les deux enseignants comme favorisant les pratiques inclusives dans leur classe, les modalites mises en place et les attentes qui s’y rattachent different au regard, entre-autre, de leur interpretation du curriculum national. En revanche, le trait generique qui traverse les pratiques observees souligne la visee commune d’engagement physique des eleves dans les tâches, s’accompagnant selon des modalites specifiques a chaque site, d’une faible epaisseur des savoirs mis a l’etude, loin des enjeux d’une veritable «\xa0inclusion epistemique\xa0».

Volume None
Pages None
DOI 10.4000/EJRIEPS.417
Language English
Journal None

Full Text