Les cahiers de l École du Louvre | 2021

La Jeune Grecque de David d’Angers ou le rêve brisé

 

Abstract


Mal connue en France du fait de la place secondaire de la sculpture vis-a-vis de la peinture dans la conscience culturelle du public contemporain concernant le XIXe\xa0siecle, mais aussi de la faible representation, au Louvre (comme dans la plupart des grands musees de Beaux-Arts) des creations de David, La Jeune Grecque occupe pourtant dans la sculpture francaise de la premiere moitie du XIXe\xa0siecle une place centrale. Si l’interet de David pour Botzaris et la cause grecque, la facon dont il trouva son idee et son attachement a sa statue sont assez bien renseignes, une partie de l’histoire de cette œuvre est restee dans l’ombre\xa0: la date exacte de sa realisation, la connaissance qu’on en eut en France avant son envoi en Grece, les circonstances de cet envoi, les contacts avec les Grecs, la place de David dans le mouvement philhellene, sa relation sentimentale et phantasmatique avec la Grece, ses projets d’y partir installer une ecole de sculpture, et enfin la brutalite de sa deception en 1852. Cet article apporte un eclairage nouveau sur cette œuvre dont l’interet est a la fois historique et artistique\xa0: non seulement parce que le destin de cette statue raconte un moment des relations entre deux pays, la France et la Grece, mais aussi parce que cette transplantation ratee –\xa0peut-etre impossible\xa0– d’un artiste deja consacre est revelatrice du cheminement culturel difficile, long et douloureux d’une jeune nation dans le concert europeen de l’epoque.

Volume None
Pages None
DOI 10.4000/cel.13033
Language English
Journal Les cahiers de l École du Louvre

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