E-REA | 2019

« Using the land without possessing it »1 ? Le territoire de Richard Long

 

Abstract


L’artiste anglais Richard Long a toujours beneficie d’une critique tres favorable\xa0qui a loue la poesie, la legerete et la force de son travail, comme son faible impact environnemental. Lui-meme definit son œuvre comme politiquement correcte. Pourtant, dans les annees quatre-vingt, de tres rares critiques ont vu dans cette œuvre l’heritage de la culture imperialiste britannique. Cet article propose de revenir sur cette voix dissonante qui n’a pas fait ecole, en s’appuyant sur le discours de Long. On montrera que l’etude de ce discours modifie de maniere significative la perception de son œuvre plastique. Les questions de propriete et d emprise sur l espace y sont bien presentes, et l’espace vide de presence humaine y renvoie au concept de terra nullius. L’attachement de l’artiste a son identite britannique vient egalement contredire son image de citoyen du monde relayee par la presse. Ce discours (comme son vocabulaire esthetique) hors normes dans les annees soixante n’a que tres peu evolue en cinquante ans et entre aujourd hui en conflit avec l’ecocritique et les nouvelles approches de l’hybridation de la culture. Neanmoins, si on ignore ses declarations, sa pratique glocale entre en resonance avec les preoccupations environnementales et societales nees de la mondialisation. Cette ambiguite pourrait expliquer son succes continu.

Volume None
Pages None
DOI 10.4000/erea.8112
Language English
Journal E-REA

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