Ne pas (se) faire violence. Éthique érotique des interactions BDSM en contexte communautaire

Abstract

Cet article propose une analyse micro-sociologique des jeux BDSM (Bondage/Discipline, Domination/Soumission, Sadisme/Masochisme) tels que pratiques notamment au sein d’un collectif pansexuel francais. S’agissant pour les kinksters (adeptes de ces pratiques) de faire en sorte que chacun.e parvienne a «\xa0lâcher-prise\xa0» durant le rapport, un certain equilibre et une certaine moderation sont requis en termes de «\xa0don de soi\xa0» mutuel. L’on distinguera des lors une certaine morphologie ideal-typique de l’echange, marquee notamment par l’importance d’un «\xa0naturel\xa0» (etre‑soi‑meme) et d’une spontaneite (ne pas forcer/se sentir force.e). L’emphase mise par les kinksters sur le caractere «\xa0authentique\xa0» et pseudo‑autogene des emotions mobilisees et des actions effectuees en contexte de jeu montre que ces dernieres ne doivent en aucun cas etre motivees par une quelconque dette ou autre obligation sociale.