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Book reviews : A la recherche de la qualité de la ville durable : les ressources du «projet par la recherche»

 

Abstract


« La pensée est une aventure. La seule peut-être aujourd’hui à découvrir des espaces nouveaux ». Ainsi s’exprimait le philosophe Yves Charles Zarka en introduisant une collection d’articles des principaux philosophes européens de notre temps, réunis dans un remarquable hors-série paru aux Presses universitaires de France sous le titre Voyages inédits dans la pensée contemporaine à l’occasion du dixième anniversaire de la revue Cités (2010). L’expression est revenue en mémoire du soussigné à la lecture inattendue pour lui des deux ouvrages animés et co-dirigés par urbaniste Emeline Bailly, chercheuse sur la qualité des villes au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et chercheuse associée au Lab’Urba de l’Ecole d’urbanisme de Paris, conduisant des recherches sur la conception urbaine durable et les conceptions de paysage, d’urbanité et d’accueillance des lieux. Comme le rappelait récemment l’Institut de géographie et durabilité de l’Université de Lausanne en invitant praticiens, chercheurs et étudiants à une conférence publique donnée par François Leclercq et Bertrand Vignal, architecte urbaniste pour le premier, architecte paysagiste pour le second, présentant des projets de requalification de tissus existants pour penser l’habitabilité des espaces depuis l’échelle métropolitaine jusqu’à celle de l’espace public, la requalification de l’existant est un thème récurrent dans les manières de produire, concevoir et gérer les espaces de vie. Et de préciser : « Qu’il s’agisse de restructuration d’échangeurs autoroutiers, de pôles-gare, d’entrées de ville pour articuler centralités/qualité des espaces produits et mixité des programmes, ou encore de la création de véritables structures actives d’espaces publics capables de répondre à la transition climatique notamment [. . .], le motif commun à ces approches de projet a ceci de particulier : le récit du projet urbain alimente la projection de la démarche de transition vers l’habitabilité de nouveaux espaces de vie. De quelles manières les approches paysagères et urbanistiques dans/pour et avec l’existant peuvent-elles être articulées aux approches de qualification des espaces publics ? Comment accompagne-ton la transition ? Pour quel(s) dess(e)ins d’habitabilité ? » Le hasard nous a permis de prendre connaissance tout à fait indépendamment mais au même moment, des deux ouvrages mentionnés ci-dessus, lesquels répondaient assez exactement à la possibilité d’acquérir une formation en la matière, et ce même s’ils sont signés d’auteurs qui semblent ignorer – dans le premier ouvrage du moins, consacré à la ville sensible –, les contributions spécifiquement géographiques en la matière, à l’exception de celles d’Augustin Berque, contrairement au second qui l’a suivi moins d’un an plus tard autour du thème Penser la qualité et sous-titré La ville résiliente et sensible. Cet ouvrage leur accorde une place, de manière très modeste, quoique fort pertinente. Mais un petit 2 % des renvois bibliographiques, à l’occasion de quelques chapitres uniquement : on retrouvera l’Américain I.F. Thuan bien sûr, l’Anglais M. Pacione, le Canadien E. Relph, le Français Di Méo, à propos de textes réalisés dans le dernier quart du siècle précédent, tout en offrant une place plus importante aux travaux plus récents animés ou réalisés de Suisses romands, A. Bailly, A. Da Cunha et J. F. Staszak. Et pourtant . . . Quel bel apport pour notre discipline que ces deux ouvrages ! Oser la ville sensible commence par une hypothèse de départ, formulée et reformulée tout au long de l’ouvrage, au

Volume 74
Pages 163-165
DOI 10.5194/GH-74-163-2019
Language English
Journal None

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