Archive | 2019

Conserver la nature humaine et non humaine: Un curieux cas de conservation conviviale au Brésil

 
 
 
 
 

Abstract


Cet article defend un concept de «\xa0conservation conviviale\xa0», concu ici comme «\xa0un effort visant a etablir des interdependances vitales entre les humains et les ecosystemes, en vue de leur regeneration mutuelle\xa0». En nous appuyant sur des recherches ethnographiques que nous avons menees aupres de communautes subalternes d’Amerique latine, autochtones ou non, nous nous concentrons sur les communautes rurales bresiliennes de squatters apparues dans les annees\xa01990 en opposition aux economies de plantation qui ont provoque la degradation de la vie humaine et non humaine. Dans les discours et les ecrits des travailleurs de la conservation et de l’environnement, les membres de ces communautes de squatters non autochtones sont parfois depeints comme des adversaires ignorants — voire hostiles — de la nature, et leur recours a la culture sur brulis est condamne comme etant destructeur. Alors que ces familles tentent de remedier a des injustices distributives de longue date qui leur ont porte prejudice, nous decouvrons de nouveaux engagements en faveur de la conservation de la nature, tels que les efforts des squatters pour cultiver des especes d’arbres autochtones dans leurs agroforets. Ces engagements non utilitaires pour la conservation des arbres autochtones defient les presupposes d’un courant ideologique qui alimente diverses approches de la conservation de la nature — qu’il s’agisse de la «\xa0sanctuarisation de la nature\xa0», que ces approches soient «\xa0participatives\xa0» ou axees sur le «\xa0developpement\xa0» — qui font de differentes populations humaines des «\xa0gardiennes\xa0» quasi naturelles ou des «\xa0ennemies\xa0» de la nature. Cherchant a aller au-dela de ce courant ideologique, nous examinons les possibilites de conservation de la nature en dehors des zones de conservation officielles. Nous soutenons que la reparation des injustices distributives de longue date peut favoriser des pratiques humaines qui reproduisent conjointement des processus socioculturels et biophysiques.

Volume 43
Pages 31-58
DOI 10.7202/1070148ar
Language English
Journal None

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