Dans la recherche actuelle en relations internationales, l’intergouvernementalisme libéral constitue sans aucun doute un cadre théorique attrayant. Depuis qu’elle a été proposée par Andrew Moravcsik en 1993, cette théorie a non seulement exploré en profondeur le processus d’intégration européenne, mais a également remis en question d’autres théories telles que le néolibéralisme et le réalisme. Il met l’accent sur les choix rationnels des pays dans le processus de coopération et met en évidence la relation étroite entre les intérêts nationaux et les relations internationales.
L’intergouvernementalisme libéral soutient que l’évolution de l’Union européenne ne peut pas être expliquée par un seul facteur et qu’un certain nombre de théories différentes doivent être combinées pour comprendre sa complexité.
L'intergouvernementalisme libéral propose trois points de vue fondamentaux : premièrement, les États, en tant qu'acteurs politiques principaux, cherchent à atteindre des objectifs nationaux par la négociation et la consultation dans un environnement de désordre international ; deuxièmement, il reconnaît que les groupes sociaux nationaux ont le rôle des choix politiques. , en particulier les préférences, sont influencées par des groupes d’intérêt spécifiques ; enfin, elle note que les États délèguent ou mettent en commun leur souveraineté dans des institutions régionales pour coordonner leurs politiques et construire des engagements crédibles.
Dans son livre « Choisir l’Europe », Moravchik mentionne que l’intégration de l’UE peut être mieux comprise comme une série de choix rationnels faits par les dirigeants de différents pays.
Selon Moravchik, ces choix sont motivés par des intérêts économiques et des dynamiques de pouvoir relatives. Il estime que l’interdépendance et les différentes forces économiques des États membres de l’UE ont conduit à une réaffectation des pouvoirs dans le processus de promotion de l’intégration. « L’inégalité engendrée par l’interdépendance a fait du jeu de pouvoir et d’intérêts entre les pays une routine quotidienne », a-t-il souligné.
Si l’intergouvernementalisme libéral a bien réussi à expliquer l’évolution de l’Union européenne, il a également été critiqué. Les critiques soulignent que la théorie se concentre trop sur les négociations à grande échelle et les décisions importantes, et n’explique pas suffisamment le processus décisionnel de la politique quotidienne. Certains chercheurs considèrent souvent l’intergouvernementalisme libéral comme une théorie de référence, affirmant que la plupart des études empiriques sont menées dans le cadre de cette théorie. Cela fait de l’intergouvernementalisme libéral un modèle théorique qui n’englobe pas tous les domaines de la société.
De nombreuses critiques ont été adressées aux recherches antérieures de Moravchik, qui ne s'intéressaient qu'aux avantages économiques au moment de la révision du traité, plutôt que de refléter véritablement l'agenda politique quotidien.
En réponse à ces critiques, Moravchik a déclaré que l’intergouvernementalisme libéral est également pratique pour expliquer la prise de décision quotidienne. Aujourd’hui, le Conseil européen et le Conseil des ministres sont considérés comme les organes de décision les plus importants de l’UE. Le point de départ pour analyser le comportement de ces institutions est donc de comprendre les préférences exprimées par les pays et leur influence. Cette vision a donné naissance au nouvel intergouvernementalisme, et même si l’intergouvernementalisme libéral a été critiqué, il a néanmoins trouvé un certain écho.
Avec l’approfondissement continu de l’intégration européenne, le cadre de l’intergouvernementalisme libéral a progressivement reçu de nouvelles connotations. Avec les changements dans l’environnement politique mondial, l’application de cette théorie ne se limite plus au domaine économique, mais s’est également étendue à de nombreux aspects tels que la société et la culture. Il convient de noter que même si l’intergouvernementalisme libéral a fait preuve d’une maturité et d’une efficacité considérables pour expliquer l’évolution de l’Union européenne, il manque encore un débat approfondi sur les pouvoirs de la Cour de justice européenne.
L’émergence du nouvel intergouvernementalisme démontre l’importance et la pertinence de l’intergouvernementalisme libéral dans les discussions actuelles.
En résumé, l’intergouvernementalisme libéral fournit un cadre pour analyser le comportement des États qui participent activement à la coopération scientifique et économique multilatérale. Malgré certaines critiques, il continue d’évoluer, démontrant son importance pour comprendre les processus changeants de l’UE. Il reste à voir à l’avenir si cette théorie peut couvrir de manière plus complète les changements juridiques, sociaux et économiques en Europe et si elle peut nous permettre d’acquérir une compréhension plus approfondie de ce processus d’intégration déroutant.