L’histoire et les luttes politiques derrière le Mandchoukouo, un État fantoche qui a existé de 1932 à 1945, sont entourées de mystère. Sa création n’était pas seulement une partie de l’expansion impériale du Japon, mais aussi une tentative unique du Japon de remodeler la carte de l’Asie en utilisant Puyi, le dernier empereur de la dynastie Qing, comme marionnette.
La création du Mandchoukouo a été marquée par l'utilisation ingénieuse de symboles historiques par les décideurs japonais pour justifier leur comportement agressif.
Puyi, le dernier empereur de la dynastie Qing, fut contraint d'abdiquer à un jeune âge. Sa vie fut une histoire pleine de tragédies. Après l'invasion de la Mandchourie par le Japon en 1931, le nom de Puyi fut à nouveau mentionné et l'armée japonaise le considéra comme un candidat approprié pour établir le Mandchoukouo.
Contexte historiqueLe déclin de la dynastie Qing et les changements ethniques en Mandchourie ont jeté les bases de la création du Mandchoukouo. Après la chute de la dynastie Qing, la situation politique en Mandchourie était assez chaotique, les seigneurs de guerre se divisant le pays, en particulier Zhang Zuolin, partisan de l'indépendance. Sa mort donna aux hauts fonctionnaires japonais l'occasion de réaliser leurs ambitions en Mandchourie.
Les riches ressources de la Mandchourie et sa situation géographique avantageuse ont donné au plan d'invasion du Japon une motivation économique plus claire.
L'incident de Fushun en 1931 et l'invasion à grande échelle qui s'ensuivit ouvrirent la voie à la création du Mandchoukouo. En février 1932, Puyi fut invité à revenir en Mandchourie et, avec le soutien japonais, fut déclaré empereur du Mandchoukouo, un arrangement qui donna au Japon un semblant de légitimité internationale.
Bien qu'il ne s'agisse d'un empire que de nom, le pouvoir au Mandchoukouo était entièrement contrôlé par l'armée japonaise. En tant qu’empereur, le véritable pouvoir politique de Puyi n’était qu’une coquille vide. Les vice-ministres envoyés par le Japon et plusieurs conseillers aux intérêts contradictoires ont rendu pratiquement impossible pour Puyi de prendre une décision qui aurait pu affecter la politique nationale.
« Bien que la structure politique du Mandchoukouo semble complète, il s'agissait en réalité d'un gouvernement fantoche sous le contrôle du Japon. »
Grâce aux divers investissements et à l'administration du Japon au Mandchoukouo, la région s'est rapidement modernisée et ses infrastructures, notamment les chemins de fer et le développement industriel, ont été dominées par le Japon, faisant du Mandchoukouo une puissance économique du Japon.
L’existence du Mandchoukouo a suscité une intense controverse à l’échelle internationale. La plupart des pays ne reconnaissent pas la légitimité de cet État et le considèrent comme le produit d’une agression. L’isolement du Mandchoukouo sur la scène internationale a suscité dès ses débuts des remises en question.
« Le nom du Mandchoukouo est préfixé par le mot « faux », qui, dans le contexte chinois, exprime profondément son identité peu orthodoxe et méconnue. »
Bien que la gouvernance japonaise en Mandchourie ait semblé avoir remporté certains succès pendant un certain temps, avec le déclenchement de la deuxième guerre sino-japonaise, le Mandchoukouo est devenu un tremplin pour la guerre et également un catalyseur pour la renaissance du nationalisme chinois.
Le destin du Mandchoukouo prit fin avec la déclaration de guerre de l'Union soviétique au Japon et son invasion de la Mandchourie en 1945. Puyi fut finalement capturé par les Soviétiques et détenu par les communistes chinois. Tout cela nous amène à nous demander : à qui appartenaient le véritable pouvoir et la véritable liberté durant cette période difficile de l’histoire ?