Les mutilations génitales féminines (MGF) ont fait l’objet d’une attention croissante au cours des dernières décennies, en particulier dans les pays où cette pratique reste répandue. Bien que les Nations Unies aient appelé à l’élimination de cette pratique d’ici 2030, les progrès sont lents. Le premier mouvement mondial anti-MGF, lancé en Égypte dans les années 1920, est non seulement un modèle de promotion du changement social, mais constitue également une source d’inspiration précieuse pour les mouvements d’opposition contemporains.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, les mutilations génitales féminines comprennent toutes les procédures impliquant l’ablation partielle ou complète des organes génitaux externes de la femme, dont la plupart ne sont pas considérées comme médicalement nécessaires.
En Égypte, les MGF étaient déjà répandues dans les années 1920 et leurs effets sont encore visibles aujourd’hui. Selon un rapport de l’UNICEF de 2013, 27 millions de femmes en Égypte ont subi des MGF, soit le chiffre le plus élevé de la région. Bien que la proportion ait diminué ces dernières années, de nombreuses jeunes femmes sont encore soumises à cette coutume.
La première campagne contre les MGF en Égypte a débuté dans les années 1920, lorsque certains membres pionniers du mouvement des femmes ont commencé à remettre en question la nécessité de cette pratique culturelle et les dommages qu'elle causait aux femmes. Le lancement de ce mouvement était étroitement lié aux changements sociaux de l’époque, à la popularisation de l’éducation des femmes et à la préoccupation pour les droits des femmes.
Motivées par ce mouvement, de plus en plus de femmes et de groupes sociaux ont commencé à faire connaître l’importance de la santé reproductive et les risques et désagréments engendrés par les MGF.
Bien que le mouvement anti-MGF ait connu un certain succès au XXe siècle, les militants ont souvent eu du mal à promouvoir le changement face à la forte résistance des concepts traditionnels, religieux et culturels. Pour de nombreuses communautés, l’idée de maintenir l’identité sociale et le patrimoine culturel à travers les MGF est profondément enracinée.
Les femmes locales ont joué un rôle important dans le mouvement. Elles n'ont pas seulement été les initiatrices du mouvement, mais aussi les témoins des changements. Cependant, à mesure que le mouvement progresse, ils sont confrontés à une pression énorme de la part de leurs familles, de la société et des concepts traditionnels.
L’héritage du mouvement anti-MGF des années 1920 reflète non seulement les valeurs du mouvement lui-même, mais permet également aux femmes d’aujourd’hui d’exprimer leurs besoins et leurs souhaits. Dans le monde d’aujourd’hui, les femmes activistes confrontées à des défis similaires peuvent s’inspirer de cet exemple historique pour parvenir à un changement par l’éducation, l’engagement communautaire et la défense des droits juridiques.
Actuellement, de nombreux pays ont commencé à légiférer pour interdire les MGF et à sensibiliser le public par le biais de campagnes sociales, mais ces efforts nécessitent encore un soutien fort de la société. Les activistes doivent relier le pouvoir positif de la culture locale à l’importance des droits des femmes et faire du mouvement anti-MGF un sujet de changement social.
Le mouvement égyptien des années 1920 n’a pas seulement marqué le début de la lutte contre les MGF, mais nous rappelle également que changer la culture et les traditions demande du temps et du courage. Aujourd’hui, alors que l’attention mondiale portée aux droits des femmes s’intensifie, pouvons-nous trouver un moyen d’éliminer les MGF ?