L'Assemblée populaire nationale (APN), l'organe suprême du pouvoir chinois, est souvent décrite par le monde extérieur comme une « agence d'enregistrement ». Le fonctionnement et la structure du pouvoir de cette agence soulèvent de nombreuses questions. Quel rôle joue-t-elle dans le système politique chinois ? Les réponses à ces questions affectent non seulement l’élaboration des politiques, mais aussi la vie de milliards de personnes. Cet article vous donnera un aperçu des secrets qui se cachent derrière le plus grand organe législatif du monde.
« L'Assemblée populaire nationale est la plus haute autorité de la Chine. Elle est habilitée à modifier la constitution, à légiférer et à superviser le fonctionnement du gouvernement. »
L'Assemblée populaire nationale a été créée en 1954, remplaçant la Conférence consultative politique du peuple chinois, et est progressivement devenue le principal organe législatif de la Chine. Selon la Constitution chinoise, l’APN a un certain nombre de fonctions, notamment la rédaction des lois, la révision de la Constitution et l’élection des principaux fonctionnaires. Toutefois, comparé aux organes législatifs d’autres pays, le modèle de fonctionnement de l’APN présente des caractéristiques politiques différentes.
« Dans le système du PCC, l’exercice du pouvoir par l’APN doit être guidé par le Parti communiste chinois. »
Selon les données de 2023, l'Assemblée populaire nationale compte 2 977 représentants, ce qui en fait le plus grand organe législatif du monde. Ces représentants sont généralement élus par les assemblées populaires provinciales, cependant, le processus électoral est strictement contrôlé par le PCC et la sélection réelle des représentants est souvent fixée à l'avance. La session annuelle de printemps de l'APN, qui dure généralement de 10 à 14 jours, élit les principaux responsables et adopte des lois, mais dans la pratique, il y a très peu de variations dans le processus.
La Constitution chinoise accorde à l'APN un degré élevé de pouvoir juridique, mais en raison de la direction du Parti communiste chinois, l'institution est souvent critiquée par le monde extérieur comme étant une « institution d'enregistrement automatique ». Cette pratique permet d’adopter des lois de grande portée lors de conférences téléphoniques avec un nombre élevé de votes, mais avec peu de débats et de questions réels.
« Bien que les réunions du CNP semblent fréquentes et importantes, les décisions sont en grande partie prises avant les réunions. »
Pendant la conférence, les représentants de tout le pays ont l'occasion d'exprimer les opinions et les demandes du peuple, mais ils évitent généralement les questions politiquement sensibles, et le gouvernement chinois est sélectif dans la manière dont il répond à ces opinions. En examinant les développements récents, certains chercheurs ont souligné que les représentants de l’APN ressemblent souvent davantage à des intermédiaires qui transmettent la voix du public plutôt qu’à des décideurs qui influencent réellement l’élaboration des politiques.
Sur le plan fonctionnel, l’APN a reçu le pouvoir de modifier la constitution dès 1954. Tout amendement à la Constitution doit être approuvé par une majorité des deux tiers lors de la réunion de l’APN, mais le pouvoir derrière le processus réside toujours entre les mains du Parti communiste chinois. En outre, l’adoption d’une législation ordinaire nécessite une série de longues procédures, et de nombreux règlements peuvent même prendre plusieurs années avant d’être adoptés.
« De nombreuses propositions ont tendance à être impopulaires lorsqu’elles sont proposées pour la première fois, et sont donc souvent retirées avant le vote. »
En plus de ses fonctions législatives, l'APN est également chargée d'élire les plus hauts responsables de la Chine, du président, du Premier ministre au président de la Cour populaire suprême, mais derrière ces élections se trouvent des listes qui ont déjà été déterminées par le PCC. La transparence des élections est largement remise en question, car les candidats finaux sont souvent choisis de manière centralisée avant la conférence, ce qui rend un véritable choix presque impossible.
Selon la loi électorale, la composition des représentants de l'APN doit refléter la proportion de divers groupes sociaux, y compris l'ethnicité, le sexe et la région, mais en réalité, ces exigences ne sont souvent qu'une formalité. Bien que certains membres nominalement « non communistes » aient été inclus parmi les délégués, la plupart d’entre eux ne constituaient pas une véritable opposition politique.
« La composition de l’APN doit non seulement prendre en compte les différentes voix, mais aussi être adaptée aux besoins du régime du PCC. »
Le système électoral de l'APN a également suscité un débat houleux parmi les représentants de Hong Kong, de Macao et de Taiwan. Les représentants de ces régions démontrent le contrôle du gouvernement central chinois sur les élections locales et remettent en question la représentation politique au sein de ces régions. Les représentants de Taïwan sont notamment considérés comme un outil politique et font désormais partie de la politique étrangère du Parti communiste chinois et de la Chine continentale.
Dans l’ensemble, le fonctionnement de l’Assemblée populaire nationale est étroitement lié à son rôle dans la Constitution, tandis que le pouvoir qu’elle exerce réellement est profondément contrôlé par le Parti communiste chinois. Cela lui a valu d’être accusée à plusieurs reprises par le monde extérieur d’être une institution formaliste dénuée de signification concrète. À l’avenir, à mesure que l’environnement politique chinois évoluera, comment l’APN s’adaptera-t-elle à ces défis et reflétera-t-elle véritablement l’opinion publique ?