Alberto Seehaus

DIG-WS-6 Differenciation entre carcinome et lymphome gastriques moyennant hydro-scanner spirale

Objectifs Analyser les differences observees lors de l’examen moyennant hydro-scanner spirale (helicoidal) (HSH) dans l’evaluation pretraitement de patients affectes par des carcinomes et des lym-phomes gastriques. Materiels et methodes Entre novembre 2001 et septembre 2005, nous avons etudie moyennant HSH 87 patients avec un diagnostic de carcinome gastrique (CG) ou de lymphome gastrique etabli par biopsie endoscopique. Technique : la distension de l’estomac a ete provoquee par l’ingestion de 1000 ml d’eau avant d’entrer a la salle d’examen. Le patient assis sur la couchette du tomographe recoit une injection intramusculaire (dans le deltoides) de 40 mg de N-butylbro-mide d’hyoscine (un agent spasmolitique) et la preparation est completee par l’ingestion de 500 ml d’eau prise par le patient assis ou en decubitus dorsal, selon la tolerance. Ensuite, on administre une injection de 160 ml de produit de contraste iode par voie intraveineuse a une vitesse de 4 ml/sec. Moyennant un tomographe spirale et en utilisant des tranches de 4 mm et un intervalle de 2 mm avec un pitch 1 : 1, on a obtenu trois acquisitions programmees sur un topogramme dont la premiere (sans contraste) comprenait depuis le bord superieur du foie jusqu’au bord superieur des cretes iliaques. Dans cette premiere phase, on a identifie la tranche la plus basse dans laquelle l’estomac etait visible. Les deux autres acquisitions ont ete programmees pour inclure une zone allant du dome hepatique jusqu’a 5 cm au-dessous de la derniere tranche dans laquelle on visualisait l’estomac pendant la phase precedente ; ces deux dernieres phases ont ete acquises 20 et 50 secondes, respectivement, apres avoir commence l’injection de produit de contraste. Tous les patients ont ete examines en decubitus dorsal et dans les cas de tumeurs antrales ou pyloriques il a ete obtenu une troisieme acquisition en decubitus lateral droit 40 secondes apres une nouvelle injection de 70 ml de contraste. Les indicateurs evalues comprenaient l’epaisseur parietal (EP) ; les alterations du tissu adipeux peri gastrique (PG) et la presence d’adeno-pathies peri-gastriques (a moins de 3 cm de la tumeur), non peri-gastriques (a plus de 3 cm de la tumeur, ni supra-diaphragmatique ni infra-renales), supra-diaphragmatique, infra-renales ou dans d’autres sites, selon les parametres de D’Elia (2) (tableaux 1 et 2). Resultats Sur les 87 patients evalues (31 femmes, 56 hommes d’une moyenne d’âge de 63 ans), 68 (79,3%) etaient affectes par un CG et 19 (21,7%) par un LG. L’EP moyen etait de 15,7 mm dans les cas de CG et de 24,6 mm dans les cas de LG (p > 0,0006). L’examen a montre une alteration de GP dans 76,5% des CG et dans 5,6% des LG (p > 0,000). La distribution des adenopathies detectees a ete la suivante : peri-gastriques, CG 85,3% et LG 77 ; non peri-gastriques, CG 17,6% et LG 61,1 ; supra-diaphragmatique, CG 10,3% et LG 38,9 ; infra-renales, CG 1,5% et LG 72,2 ; autres, CG 10,3% et LG 33 %. Le CG et le LG s’associent souvent avec des alterations similaires dans le scanner calcule par ordinateur. L’anomalie decrite plus frequemment dans les deux entites est l’augmentation de l’epaisseur parietale (1,2, 3,8), ce qui met en relief l’importance d’une technique meticuleuse qui permet d’obtenir une distension gastrique adequate. Cependant, les alterations produites par le CG et le LG presentent quelques differences (3,4, 6). Par exemple, contrairement a ce que nous avons observe dans le cas du CG, le lymphome possede une tendance a grandir en infiltrant les couches musculaires de la paroi du tube digestif tout en laissant presque indemne le tissu adipeux peri gastrique. Par ailleurs, dans les cas de lymphome l’envahissement ganglionnaire et plus precoce et plus extensif que dans les cas de carcinome (3,4, 6,7). Dans notre serie, le LG a provoque une augmentation de l’epaisseur parietale plus importante que celle associee avec le carcinome, et les alterations du tissu adipeux ont ete beaucoup moins frequentes dans les cas de lymphome que chez les patients avec un CG. L’envahissement des ganglions peri-gastriques a ete moins frequent dans les cas de LG, mais la difference n’a pas ete consideree comme significative. Par contre, les metastases ganglionnaires dans d’autres sites (non peri-gastriques) ont ete beaucoup plus frequentes dans les cas de LG, et cette difference etait d’autant plus importante a mesure que les adenopathies s’eloignaient de la tumeur. Dans les cas de CG, l’envahissement des ganglions non peri-gastriques s’est invariablement accompagne de metastases des ganglions no peri-gastriques, alors que ce phenomene n’a pas ete observe chez les patients avec LG. Les differences trouvees sont en concordance avec celles observees par les auteurs mentionnes dans la bibliographie et refletent tres probablement des differences de comportement biologique entre les deux types de cancer. Ces differences pourraient se reveler utiles pour etablir une distinction tomodensitometrique entre le carcinome et le lymphome gastriques. Conclusion La HSH est une methode utile pour l’evaluation pretraitement de patients avec CG et LG. Une analyse detaillee des decouvertes pourrait faciliter la distinction entre ces deux entites. De futures etudes fondees sur ces observations pourraient permettre de creer un score diagnostique.