Christian Sorrel

Politics of the Sacred: Lourdes, France, and Rome

Sorrel offers a reinterpretation of the relationship between Lourdes, French and Vatican Politics. Revisiting the events, he highlights the political dimension of the message, which places it at the service of the defensive mobilization of the Church against an anti-clerical Republic. Sorrel also explores how the emphasis placed on the therapeutic supernatural and the affirmation of the Immaculate Conception in Lourdes endowed the message with a universal value. The papacy took an interest in the sanctuary for it to become one of the centers of its action, especially from Pius X to Pius XII. Nevertheless, the militant penitential approach rapidly petered out after 1960 to give way to a spiritual re-appropriation of the original message.

Liturgie et société. Gouverner et réformer l'Eglise, XIXe-XXe siècle

Ce volume etudie la place de la liturgie catholique dans la societe a deux moments cles : la periode 1840-1860 qui voit le succes d’une unite liturgique quasi absolue et la periode 1930-1960 qui prepare et annonce Sacrosanctum Concilium. Il analyse les pratiques chretiennes et leurs contenus, les textes normatifs et les procedures qui les imposent ainsi que les applications qui en sont faites.

Le monachisme masculin en France a la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle

« Le cloitre ! Mais c’est la seule existence qui soit logique, la seule qui soit propre ! », s’exclame Joris-Karl Huysmans, converti fougueux, dans La Cathedrale 1, qui suscite des sa parution, debut 1898, une polemique autour de la vocation monastique de l’auteur, oblige de renoncer a son poste au ministere de l’Interieur 2. Les moines, victimes des decrets Ferry de 1880, appartiennent en effet a « la France noire », stigmatisee par le dreyfusard Paul Desachy 3 a l’heure ou se dessine la seconde offensive republicaine contre les congregations religieuses, qui se deploiera entre 1901 et 1904. Ils ne representent sans doute qu’une minorite dans un univers domine par les freres enseignants et les « bonnes sœurs » polyvalentes, entre 2 200 et 2 400 personnes peut-etre en 1900, soit 7 a 8 % des effectifs masculins, evalues en metropole a 30 000, et 1,5 % des effectifs totaux, voisins de 158 000 4. Mais les abbayes et les prieures, dont plusieurs sont en chantier a la fin du  siecle, apparaissent aux anticlericaux comme le symbole meme de l’obscurantisme catholique, qui renvoie a une vision noire du Moyen Age opposee a la representation idealisee du monde catholique, nourri des elans du Genie du christianisme de Chateaubriand et des Moines d’Occident de Montalembert. Ils ont pourtant moins retenu l’attention des historiens que le surgissement congreganiste 5, a l’exception des trappistes d’Aiguebelle et de ses filles, magistralement etudies par Bernard Delpal 6. Le propos de cette communication restera donc modeste et, loin de proposer une vraie synthese, rendue malaisee par l’autonomie des monasteres, il s’agira surtout d’esquisser les traits majeurs d’un monde vivant et menace entre la crise de la decennie 1880, qui inaugure des temps incertains, et celle de la decennie 1900, qui impose des remises en cause radicales 7.