Jean-Claude Icart

La mondialisation des biocarburants et ses limites

« Étape intermédiaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, diversifier les sources d’énergie dans le secteur des transports et préparer l’économie de l’Union européenne à d’autres substituts pas encore prêts pour l’utilisation », les biocarburants connaissent un engouement généralisé à travers le monde. Aux États-Unis, 20 % de la production de maïs en 2007 devraient être dédiés selon l’USDA à la production d’éthanol, avec lequel l’Energy Policy Act ambitionne de couvrir 30 % de la consommation d’essence en 2030. Et la même évolution est attendue avec le soja pour le biodiesel, avec un doublement cette année des tonnages utilisés. Premier exportateur et deuxième producteur mondial derrière les USA, le Brésil, avec déjà 70 % de son parc automobile neuf fonctionnant à l’éthanol (moteur flex fuel), accroît ses investissements (73 usines nouvelles s’ajouteront dans les cinq prochaines années aux 359 existantes en 2006) et se lance également dans la production de biodiesel. En Chine, la capacité de production de biocarburants atteindra selon l’administration 12 millions de tonnes en 2020 contre 1,02 million de tonnes aujourd’hui. Intéressée par ce nouveau marché mondial en phase ascendante, la Malaisie mise sur le biodiesel à partir de l’huile de palme, et s’équipe en conséquence, tandis que les Philippines, la Thaïlande et l’Inde construisent des unités de production d’éthanol. C’est dans ce contexte mondialisé que l’Union européenne est en passe de devenir le troisième acteur majeur de ce secteur. Dévoilé en début d’année, son plan d’action (orienté majoritairement vers le biodiesel obtenu à partir des huiles végétales) fixe le taux d’incorporation des biocarburants à 5,75 % en 2010 et à 10 % en 2015 (des objectifs portés en France, par la Loi d’orientation sur l’Énergie à 5,75 % en 2008 et 7 % en 2010). Une perspective qui devrait amener la demande européenne en biodiesel (essentiellement composée d’ester de colza) à progresser sur une pente de 20 % par an jusqu’en 2010. Ces chiffres se traduiront pour la France par la mise en place de six nouveaux sites de production, la création de 15 000 emplois et une extension à 2,5 millions d’hectares de la sole totale oléagineuse (contre près de 2 millions aujourd’hui). Cette « success story » industrielle au niveau mondial de la production des biocarburants dits de première génération, suscite l’enthousiasme légitime de ceux qui en ont porté l’idée durant des années. Mais elle rend aussi d’autant plus vive la nécessité de conformer ces productions aux caractéristiques du contexte général auquel elles se rapportent.

Biolubrifiants et biosolvants

Les huiles végétales trouvent ainsi aujourd’hui un débouché prometteur dans le domaine des biolubrifiants où sont mises en valeur leurs performances technologiques et leur innocuité écotoxicologique (environmentally friendly). Bien avant le baril à 70

Les temps de la génomique

, leur emploi en l’état (HETG) ou sous forme d’esters (HEES) s’est ainsi généralisé dans le cadre d’applications « sensibles » au regard de l’environnement : huiles dites à « usage perdu » (tronçonneuses, engrenages ouverts, réseaux ferroviaires, écluses, etc.) et fluides hydrauliques (engins miniers, agricoles et de chantiers) donnant lieu à des pertes accidentelles répétitives. Ces exemples, quoique d’ampleur limitée, sont désormais bien installés en Allemagne, en Scandinavie et en Autriche.

Naissance d’une fédération

Organisees sur le theme « Genomique et filiere oleagineuse », les Journees Chevreul 2001 de l’AFECG, ont ete l’occasion de reunir une des « mailles » du collectif en charge du developpement de la genomique vegetale et de presenter les principaux resultats de ces recherches concernant les lipides

OGM : vers une définition commune du contenu du problème ?

Renouant avec la tradition des initiatives conjointes DGF1 et AFECG2, le colloque de Wurzburg, en octobre dernier, a ete l’occasion de presenter les bases de l’European federation for the science and technology of lipids, la future Federation europeenne pour l’etude des corps gras (Eurofedlipid)3.

Vers une politique de développement intégré

Les divergences croissantes depuis des annees entre experts, responsables economiques, et acteurs sociaux et « citoyens » au sujet des OGM, ont pu etre analysees a juste titre, comme exprimant la difficulte de degager une « definition commune du contenu du probleme »1.

Risque, recherche, société

Les analyses presentes dans cette livraison relevent de quelques problematiques contribuant a des titres divers a la reflexion aujourd’hui necessaire sur le developpement.

OGM : vers une évaluation des impacts agri-environnementaux

Problematique emergente, apparue en France en 1992-1993, lors de la mise en place de l’Agence du medicament1, la securite sanitaire est devenue l’une des principales priorites politiques des responsables europeens. Le recent livre blanc de la Commission sur la securite alimentaire, sa communication sur « le recours au principe de precaution » (« dont l’usage n’a pas ete defini par le Traite »), la note sur « la responsabilite environnementale » temoignent de l’importance de la reflexion engagee et des evolutions envisagees, d’autant plus imperieuses qu’ont pu etre egalement eprouvees dernierement les incidences grandissantes de ces questions sur le plan international.

Le statut vitaminique des individus et des populations

En 1998, les pouvoirs publics francais prononcaient un moratoire de deux ans concernant les autorisations de mise sur le marche des varietes de colza genetiquement modifiees. Cette decision donnait suite aux conclusions de la conference des citoyens des 20 et 21 juin 1998 a l’Assemblee nationale et aux recommandations de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, fondees sur « les incertitudes liees a la diffusion de transgene dans l’environnement a partir de plantes comme le colza, presentant des risques de croisements avec d’autres especes ».

Recherche et développement

Comme le souligne un recent rapport du Haut comite de sante publique, le statut vitaminique des individus et des populations demeure une question d’actualite. Si les etudes ne revelent plus de signes evocateurs de carence, au plus des problemes de deficiences pour certains groupes a risque, des interrogations, demeurent malgre le contexte d’abondance, concernant la couverture des besoins, laquelle pourrait s’averer inferieure aux valeurs considerees comme satisfaisantes.