Marie-Frédérique Bacqué
University of Strasbourg
Network
Latest external collaboration on country level. Dive into details by clicking on the dots.
Publication
Featured researches published by Marie-Frédérique Bacqué.
Oncologie | 2005
Marie-Frédérique Bacqué
Résumé:Le modèle du travail de deuil est utilisé pour comprendre les différentes pertes liées au cancer. Perte de l’illusion d’immortalité lors de l’annonce du cancer, perte de l’idéal de santé, perte d’aptitudes physiques et du bien-être, perte de la vie sont autant de bouleversements psychiques qui entraînent des remaniements. La mentalisation de ces pertes va permettre la mise en représentation, la symbolisation puis la transformation des expériences corporelles et physiologiques chargées d’affects en pensées de plus en plus organisées. La révélation traumatique du diagnostic de cancer est un exemple de deuil compliqué, voire impossible et l’usure liée à la maladie chronique peut entraîner une dépression au long terme. Enfin, la période terminale d’un cancer pose la question de la distinction du diagnostic différentiel entre deuil de soi et dépression existentielle pathologique. Les médecins et les soignants, s’ils favorisent le processus du deuil, seront à même de limiter les troubles anxiodépressifs et de l’adaptation dans le cas d’une maladie dont la fréquence augmente, de patients dont la durée de vie s’allonge et dont la demande de qualité de vie augmente.Abstract:The psychic work of mourning is used to understand the different losses linked to cancer. Loss of the illusion of immortality when the cancer is diagnosed, loss of the occidental health ideal, loss of physical skills and well-being, loss of life, are psychic disorders that need time to be accepted. Thinking differently about these losses will help to represent, symbolise, then transform affective body or physiological experiments into organised ways of thinking. Traumatic cancer diagnosis is an example of complicated or impossible grief. Attrition of chronic disease may cause long term depression. At least, during the terminal period of cancer there is a need to distinguish between self-grief and pathological existential depression. Physicians and caregivers may understand and facilitate the grief process to reduce anxiodepressive and adaptive troubles where there is an increase of cancer cases, and hereby extend the life of cancer patients and improve the quality of life demand.
Psychodynamic Practice | 2018
Claire Metz; Chloé Nicot; Marie-Frédérique Bacqué
Confronted with the disconcerting behaviour exhibited by their children, parents of bipolar patients are in severe distress. Research focuses on the study of the ‘burden’ that the pathology puts on caregivers, owing to their experience of depression, sometimes combined with the presence of hostile attitudes and negative affects. In France, parents of adult patients encounter an initial specific difficulty: they are not systematically included in the care management system. Thanks to the initiative of an association of psychiatrists and psychoanalysts, the authors set up a psychoanalytic support group for the parents of ‘bipolar’ adults. The diagnosis of a bipolar disorder is established by a psychiatrist within a medical structure. Support groups for parents do exist in France, but their experiences have not led to scientific publications on this specific topic. Existing publications focus on other types of pathology and other therapeutic approaches. In this article, we will highlight how this type of psychoanalytic support group, with operating rules based on the theoretical work of Anzieu, can help parents of patients with bipolar disorders. Group participants accepted the principle of a research study that maintained their anonymity. We collected and analysed qualitative data from the first year of the group, so we highlight the specific difficulties of these parents, faced with chronic disease. The relevance of our qualitative study also resides in the data collected over a period of time, enabling us to see the progress made, and encouraging us to reflect on the place of psychoanalytic groups for parents, as well as on the care management of this pathology.
Oncologie | 2013
L. Edery; Marie-Frédérique Bacqué
AimThe international literature rarely concerns itself with the refusal of treatment. We have studied the adaptation and subconscious defence mechanisms triggered in patients at the time of proposing adjuvant chemotherapy after cancer surgery.Materials and methodsThis longitudinal clinical study based on 50 breast cancer patients compares the psychological factors involved in the making of decisions following oncological consultation.ResultsEighty-two percent of patients accepted chemotherapy while 18% refused it. The Accepting group usually exhibits depression in its reaction whereas the Refusing group generally has more hostile traits. Anxiety, significantly higher in the Accepting group than in the Refusing group, seems to be linked to feelings that are repressed by the patient that submits to the medical advice. Conversely, patients refusing the treatment tend to exhibit their hostility towards doctors and medicine verbally.ConclusionChanges in doctor- patient communication, coupled with a greater knowledge of the personality of patients, may help encourage patients to accept the treatment offered to them.RésuméObjectifsLa littérature internationale s’intéresse rarement au refus du traitement. Nous avons exploré l’adaptation et les défenses inconscientes de patientes lors de la proposition d’une chimiothérapie adjuvante après chirurgie curative de leur cancer.Matériel et méthodesCette étude clinique longitudinale compare les facteurs psychologiques dans la prise de décision, en consultation avec l’oncologue, de 50 patientes suivies pour un cancer du sein.RésultatsQuatre-vingt-deux pour cent des patientes ont accepté la chimiothérapie adjuvante et 18 % l’ont refusée. Le groupe Adhésion manifeste surtout une réaction dépressive, alors que dans le groupe Refus, prédominent les traits de personnalité hostiles. L’anxiété, significativement plus élevée dans le groupe Adhésion que dans le groupe Refus, semble liée à la répression des émotions des malades qui se soumettent à la proposition médicale. Les patientes qui refusent le traitement expriment, au contraire, verbalement leurs émotions hostiles à l’égard des médecins et de la médecine.ConclusionL’adaptation des modes de communication du médecin, et la connaissance plus approfondie des traits de personnalité des patients pourraient faciliter le niveau de participation des patients à leur protocole thérapeutique.
Archive | 2011
Marie-Frédérique Bacqué
L’annonce d’une maladie grave n’est pas une nouveaute en medecine. Elle a longtemps ete une affaire privee, reservee a la consultation medicale. Pour les affections incurables, le patient majeur etait le plus souvent informe pour des raisons religieuses: il lui fallait preparer son âme a Dieu. Pour les mineurs et souvent aussi pour les femmes, les personnes dependantes, ce sont les tuteurs qui etaient informes. Dans les services de cancerologie, il en a longtemps ete de meme. La famille savait que son proche avait un cancer et parfois portait le secret jusqu’au bout. Ces secrets transformaient le plus souvent les relations familiales en series de fuites, denis, denegations, au point que l’alteration des liens affectifs devenait insupportable. Les changements sont venus tardivement en France avec la democratisation du pouvoir medical, avec l’augmentation de la culture generale de la population et sa revendication antipaternaliste. La question « de dire le diagnostic » s’est focalisee sur le cancer depuis les annees 1980, mais de nombreuses situations medicales exigeaient aussi une reflexion de fond en raison de leur impact psychologique a court et moyen terme. L’annonce d’une demence de type Alzheimer posait la question de l’incurabilite, de l’angoisse de la dependance, de la depression et du suicide (1). Le diagnostic prenatal et les enjeux de la reanimation des bebes prematurissimes ont entraine de nombreuses reflexions ainsi que des ouvrages sur l’annonce d’une pathologie neurodegenerative, d’une maladie genetique… Tous ont, de facon discrete mais ferme, apporte au moins une opposition prealable a une reponse dogmatique. Il apparaissait de plus en plus que le debat sur la revelation diagnostique devait s’ouvrir a une reflexion pluraliste. Ainsi le Comite National d’Ethique s’est interroge sur les consequences d’une revelation diagnostique a un malade, a un enfant, a ses proches, a son employeur. Cette participation de l’instance ethique a une question, somme toute banale de la pratique medicale, a eleve le niveau d’un probleme qui jusqu’alors se resolvait « sur le tas » et est bientOt apparu comme un veritable casse-tete avec des textes parfois contradictoires, entrainant un avis collegial. La democratisation d’Internet a accelere le processus devant le nombre de patients (vous, moi) en train de rechercher les noms de leurs symptOmes. Les effets parfois devastateurs de telles prises de connaissances brutes n’ont fait que tirer le signal d’alarme. Bien qu’aujourd’hui les sites acceptes par la certification HON-HAS (Health On the Net-Haute Autorite de Sante) soient les plus fiables, cela ne veut pas dire pour autant que le patient sera accompagne. Le fait de frequenter les sites Internet permet plutOt de preparer sa consultation avec son medecin. Nous y reviendrons.
Archive | 2011
Marie-Frédérique Bacqué
Il aura fallu les avancees de la medecine carcinologique, une augmentation de la frequence des cancers, mais aussi de leur guerison, un cadre juridique, une revendication publique (les Etats generaux du Cancer, 1998), un partage des connaissances avec le monde « profane », pour qu’enfin, en France, recule le tabou de l’annonce du cancer. La mesure 40 du plan Cancer en etait la promesse. Nous sommes heureux de vous presenter le resultat de ces avancees. Celles-ci ne pouvaient qu’etre d’origine pluridisciplinaire.
Etudes Sur La Mort | 2008
Marie-Frédérique Bacqué
L’annonce de la mort est une question qui touche la medecine, l’anthropologie, la psychologie, la philosophie et l’histoire. Dans le domaine de la medecine, elle est principalement abordee lors de l’annonce d’une maladie grave, les cancers etant les plus difficiles. L’evitement d’un psychotraumatisme lie a l’annonce est discute dans la litterature medicale. Cependant toutes les societes humaines ont mis en place des propositions pour eviter le basculement dans la folie ou le suicide. Les rituels d’annonce ont pour objectif de faciliter l’acceptation de la mort. Historiquement, les condamnations a mort font aussi l’objet d’un rituel minimal. Les societes qui ont choisi de deshumaniser leurs victimes ont au contraire evite toute preparation. La desocialisation de l’annonce de la mort, comme de la mort sont a l’origine de deuil sans fin pour les proches.
Oncologie | 2005
Marie-Frédérique Bacqué; Darius Razavi
Résumé:La psycho-oncologie est une jeune discipline européenne. Ses vingt ans entraînent une demande de formation de ses praticiens, en particulier psychologues et psychiatres («psychistes»). La psycho-oncologie est, à l’origine, une spécialité des «psychistes» en cancérologie, mais son savoir s’est répandu parmi tous les soignants, de façon plus ou moins complète. Outre leur formation initiale de haut niveau permettant la participation à la recherche scientifique, les «psychistes» ont besoin d’une formation continue avec des sessions de renforcement comme les autres praticiens. Le niveau émotionnel de leur pratique est élevé et bénéficierait de groupes analytiques de supervision, mais également de formations avec jeux de rôles et visualisation critique (vidéo). Si l’éthique, les psychothérapies, la psychopharmacologie, la psychopathologie sont les données objectives de leur savoir, l’identité professionnelle, les relations transféro-contre-tranférentielles sont la part subjective essentielle qui leur permet une approche clinique holistique du patient, indispensable en cancérologie.Abstract:Psycho-oncology is a young european speciality. Having existed for twenty years, it involves a need for training psychologists and psychiatrists. Originally, psychooncology was a psychological speciality in oncology but its knowledge and skills is now reached by other care-givers. The high level of initial training of the psychiatrists and psychologists is able to generate scientific research but continuous training in these disciplines and specialisation workshops are necessary. The emotional level of their practice would decrease if they could benefit from analytic supervision groups, role playing and critical visualization (video). If ethics, psychotherapies, pharmacology and psychopathology are objective data of their knowledge, professional identity and transference-counter-tranference relations are the major subjective part that gives an holistic clinical approach of the patient, essential in oncology.
Etudes Sur La Mort | 2005
Marie-Frédérique Bacqué
Le suicide maternel a des consequences particulierement graves chez les enfants. Nous presentons ici quatre cas d’analyse de patients dont la mere s’est suicidee lorsqu’ils etaient adultes. Outre la violence de la mort voulue, le suicide n’est que l’acte final de multiples tentatives liees a la pathologie mentale de la mere. L’adulte constate qu’il avait ete de nombreuses fois temoin des tentatives de suicide de sa mere et des consequences de sa depression chronique. Les troubles du patient dont la mere s’est suicidee concernent la culpabilite consciente et inconsciente, l’angoisse de se suicider a son tour, l’impression d’etre sterile, l’agressivite envers les personnes aimees par crainte de les perdre, ou d’y etre trop attachees.
Archive | 2000
Marie-Frédérique Bacqué
Psycho-oncologie | 2008
Marie-Frédérique Bacqué