Mathieu Arès

Au‐delà des maquilas : L'investissement direct canadien au mexique

On juge souvent la relation commerciale entre le Mexique et le Canada à l’aune de leurs intenses relations bilatérales respectives avec les États-Unis et conclut habituellement à la pauvreté de la relation, voire dans certains cas, à l’existence de rivalités diplomatiques et commerciales pour l’attention des décideurs américains. Il s’agit pourtant d’une image tronquée de la relation bilatérale, et cela, sur au moins deux plans. D’abord, s’il est vrai que le volume du commerce entre le Mexique et le Canada ne représente qu’une fraction des échanges des deux pays avec les États-Unis, grâce en partie à l’ALENA, le commerce canado-mexicain a cependant fortement progressé, passant de 4,1 à 21,5 milliards de

La Chine et l'Amérique latine : le grand chambardement ?

É.-U. entre 1993 et 2006 (Secretaria de Economía [SE], 2008b). En octobre 2007, le Mexique constituait le cinquième marché d’exportation du Canada, avec 4,2 pourcent de l’ensemble et se présentait comme le troisième pays fournisseur du Canada, derrière les États-Unis (54,1 pourcent) et la Chine (9,5 pourcent) (SE, 2008b). À vrai dire, depuis l’ALENA, le commerce bilatéral canado-mexicain a crû relativement plus vite que le commerce bilatéral canadoaméricain (soit respectivement de 11,7 pourcent et 4,1 pourcent en moyenne annuelle) (SE, 2008b). Plus important, la plupart des analyses ne concernent que le commerce et sousestiment habituellement le rôle de l’investissement direct étranger (IDE) pourtant au cœur du processus intégratif en Amérique du Nord. C’est à ce niveau que nous pensons apporter une contribution. La contribution sera d’abord empirique. Il y a certes des données qui sont compilées aux fins de la comptabilité nationale canadienne, mais ces dernières sont habituellement trop agrégées pour comprendre les stratégies des firmes sur le plan sectoriel. Aussi, si le volume d’actifs canadiens à l’étranger ne cesse d’augmenter et si le Canada peut compter sur un certain nombre de firmes multinationales (FMN), le phénomène de l’IDE canadien en général et au Mexique en particulier demeure au mieux largement méconnu. En septembre 2007, les autorités mexicaines estimaient ainsi à près de 1900 le nombre d’entreprises à participation canadienne à l’œuvre au Mexique et à environ 6,5 milliards de

Beyond NAFTA with Three Countries: The Impact of Global Value Chains on an Outdated Trade Agreement

É.-U. la valeur de l’actif cumulé canadien dans le pays, ce qui ferait du Canada la cinquième source d’IDE au Mexique (SE, 2008b: 2). On estime à environ 3,1 pourcent la part du Canada dans l’ensemble des investissements étrangers reçus par le Mexique entre janvier 1994 et décembre 2005 (SE, 2006). Une analyse statistique et documentaire permettra de mieux faire ressortir la dynamique de l’IDE canadien au Mexique. Dans un premier temps, il s’agira de mieux comprendre les déterminants et le profil de l’IDE canadien. Une attention particulière est consacrée à 65