Pierre Poveda

Présentation et analyse du système mécanique

La decouverte d’un mât de halage temoigne du mode de propulsion principal de ce chaland pour remonter le courant. Il s’agit d’une grume en frene, longue de 3,70 m, qui presente, en hauteur, deux cerclages metalliques vraisemblablement destines a son haubanage, et une gorge avec des traces de passage du câble de halage. Insere a travers le banc d’etambrai et dans la varangue-emplanture, il etait dispose au tiers avant du chaland afin de rendre le halage efficace. L’hypothese d’un second mât de dimensions plus importantes dote d’une voile est exclue. En revanche, il est possible qu’une petite voile d’appoint ait pu etre greee sur le mât de halage, lors de vents favorables, pour faciliter la descente. ; Si le perchage est considere comme le complement indissociable du halage, aucun vestige, ni indice en lien avec ce type de propulsion, n’a cependant ete retrouve sur l’epave. Les deux perches retrouvees a la proue sont trop petites pour avoir joue ce role propulsif et il pourrait s’agir de perches de sonde, egalement utilisees dans les manoeuvres ou l’amarrage du bateau. ; De meme, si des rames ont ete utilisees comme complements a la navigation ou pour assurer les manoeuvres, aucune n’a ete retrouvee dans l’epave. Les rames faisant partie de l’armement de bord indispensable a tous bateaux, il est probable que le chaland en ait ete dote ; les orifices perces a l’interface des bordes de flanc en demi-tronc et des plats-bords, sur l’avant et l’arriere, permettent de supposer qu’elles aient pu etre maintenues aux plats-bords au moyen de cordages. ; La pelle de gouverne, ou rame-gouvernail, decouverte en 2004 a environ 150 m en aval de l’epave Arles-Rhone 3, a ete associee au chaland en raison de la concordance de leur datation et de leurs rapports de proportion. Il s’agit d’une piece monoxyle en chene caducifolie de 7,20 m de longueur dont il manque peut-etre un peu plus d’ 1 m au niveau de l’extremite arriere de la pelle qui aurait ete arrachee et retaillee. Dans la partie superieure du manche, un orifice circulaire permettait de recevoir un clavus, non conserve, pour la direction du bateau qui pouvait etre assuree, depuis une plateforme situee au niveau du plat-bord, soit par rotation axiale, soit par large debattement lateral de la rame.