Ronald Jaubert

De part et d’autre de la frontière libano-syrienne : les mutations de l’agriculture du Haut Oronte

Tout en developpant une analyse ancree sur des dynamiques historiques, cet article propose d’etudier les recentes transformations agricoles dans la zone frontaliere du Haut-Oronte. Du cote Libanais, l’analyse se fait sur la zone de la Bekaa-nord qui, bien que marginalisee et soumise a une forte aridite, a connu durant les vingt dernieres annees un developpement agricole spectaculaire. Du cote syrien, l’article se penche sur la situation actuelle dans la plaine de Qusayr, une region humainement et economiquement fortement liee a la Bekaa-nord. A travers l’etude des changements agricoles dans ces confins frontaliers, les auteurs proposent une cle de lecture complementaire, permettant non seulement de comprendre les bases socio-economiques de la crise syrienne, mais aussi d’apprehender l’agriculture comme un des facteurs a considerer lors de la reconstruction de la future Syrie.

De 270 millions à 2 milliards de personnes touchées par la désertification : le crépuscule d’une convention internationale ?

La population affectee par la desertification serait passee de 270 millions en 1977 a 900 millions en 1984 pour atteindre 2 milliards en 2010. Cette inflation des estimations traduit moins une amplification alarmante des processus de desertification que les difficultes de la convention des Nations unies sur la lutte contre la desertification (CNULD) en termes de positionnement strategique. En 2007, la 8 e conference des parties a etendu le champ de la CNULD a la degradation des terres au-dela des regions seches. Ce choix strategique apparait comme une strategie de sortie de crise liee, d’une part, a l’heritage de la premiere conference des Nations unies sur la desertification et, d’autre part, aux positions divergentes du secretariat de la convention et du mecanisme mondial. Cette extension du cadre strategique vise a relancer la convention mais l’eloigne fortement de ses objectifs initiaux.