Vincent Grégoire

A Writer's Topography

Albert Camus sustained a lifelong awareness of and appreciation for what he termed le visage de ce monde—the face of this earth. This original collection of essays examines how topography influenced Camus’s understanding and expression of the human condition.

Malentendus culturels rencontrés par les missionnaires ursulines en Nouvelle-France au XVIIème siècle

Abstract Le premier ‘contingent’ de sœurs enseignantes conduit par l’ursuline Marie Guyart dite de l’Incarnation arrive à Québec en août 1639. Le but des religieuses est originellement d’instruire les Amérindiennes pour en faire de bonnes Françaises catholiques. Dès leur arrivée, cette clientèle autochtone va s’enrichir de celle des jeunes filles de colons. Ces deux populations d’élèves vont présenter aux religieuses des problèmes de nature bien différente au fil des années. Nous allons, dans cette étude, nous pencher sur quelques difficultés majeures rencontrées par les ursulines dans leur œuvre éducative. Certaines difficultés découlent de la nature de leur mission, le fait par exemple qu’elles soient cloîtrées dans un pays encore essentiellement inexploré. D’autres trouvent leur origine dans la méconnaissance par les sœurs des mœurs amérindiennes et de la psychologie autochtone. Une difficulté supplémentaire découle du fait que les religieuses ne comprennent pas bien l’esprit des filles des colons, des jeunes filles qu’elles vont rapidement trouver très déniaisées et libertines. En réalité, beaucoup des difficultés rencontrées par les ursulines vont reposer sur des malentendus culturels et, en particulier, un malentendu linguistique en ce qui concerne la communication avec les autochtones, un malentendu linguistique qui va compliquer l’effort d’évangélisation.

Ecole Et Souffrance Dans Les Œuvres De Malraux, Sartre, Et Camus

“L‘ECOLE. QU’ELLE AIT UN STATUT P R I V I L ~ ~ G I ~ dans I’histoire de la culture relkve du lieu commun” (517), Ccnt Daniel Milo en phrase liminaire B un article public5 dans k s L i e u de mkmoire. L‘Ccole dont nous allons parler dans cette Ctude est essentiellement le lieu spatial, un lieu cependant hautement symbolique parce qu’il fait un avec ce qui y est enseignC. Cet espace est, d’une manibre trks symptomatique, plusieurs fois utilist dans un contexte de guerre ou d’tpidkmie, soit dans un r61e dCtourn6 de sa fonction d’origine, dans la 1ittCrature de 1930 B 1960, en ce qui concerne les cas que nous avons recends. Malraux, Sartre et Camus s’approprient tour 2I tour ce lieu symbolique, respectivement dans La Condition humaine, Morts sum st!pulture, La Peste et “L‘hBte.” Cette liste, qui n’est bien sQr pas exhaustive, porte d’une faqon caractkristique sur une certaine littirature humaniste essentiellement masculine dans laquelle sont cCICbrCes les notions de dig&, de courage, de stoycisme, mais oh les revers, les dtfaites et bien souvent la mort l’emportent regulikrement. L‘Ctude suivante va s’efforcer d’expliquer, 2I partir d’une analyse des cas relevts, ce choix du bkiment-Ccole et non d’un autre (comme par exemple un stade, une caserne, un couvent, une prison ou, mieux mCme, une salle des fCtes) comme dtcor 2I des scbnes souvent tragiques, et chercher 21 faire ressortir si une certaine ironie, nee du contraste entre ce lieu privilCgi6 d’une enfance qui s’instruit et sa transformation par les auteurs ci-dessus mentionnCs en endroit de souffrance et de mort, n’a pas motivC ce choix. L‘un des moments les plus Cmouvants de la Condition humaine de Malraux (ouvrage publie en 1933) a lieu 2I la fin du roman, peu avant I’exCcution particuli&rement atroce des prisonniers qui vont &re IivrCs 2I la chaudikre d’une locomotive: “Dans la grande salle-ancien prCau d’ tcole4eux cents bless& communistes attendaient qu’on vint les achever” (729).’ L‘auteur aurait trks bien pu se dispenser de cette prickion spatiale: “ancien prCau d’Ccole.” L“’effet de &el” l’a emport6 qui rend la scbne, d’ailleurs volontairement placCe entre tirets, d’autant plus Cmouvante.2 LB oh les enfants devaient jouer, rire, se poursuivre en courant, ce sont les gardes qui viennent chercher les prisonniers pour leur dernier voyage, un dernier voyage rendu d’autant plus ironique qu’il a pour destination une locomotive. De mCme que nous avons h faire 2I un deuxikme usage de I’Ccole, en l’occurrence, nous avons aussi 2I faire 2I un deuxikme usage du train.