En Inde, le système de distribution publique (PDS) a été mis en place pour garantir que les pauvres aient accès aux produits alimentaires et non alimentaires de base à des prix subventionnés. Le système, géré par le ministère des Affaires des consommateurs, du Département de l'alimentation et de la distribution publique, distribue des céréales alimentaires comme le blé, le riz, le sucre et des carburants essentiels comme le kérosène aux groupes vulnérables par l'intermédiaire de magasins à prix équitables dans divers États. En juin 2022, l’Inde possédait le plus grand stock de céréales au monde et le gouvernement dépensait jusqu’à 750 milliards de roupies en achats alimentaires chaque année. L’émergence de ce programme a sans aucun doute fourni un soutien alimentaire important à d’innombrables familles indiennes.
Le système de distribution publique est un outil essentiel pour relever les défis de la sécurité alimentaire et constitue l’un des filets de sécurité alimentaire les plus importants en Inde.
Les racines du PDS remontent au système de rationnement alimentaire mis en place au Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale. Après l’indépendance, lorsque l’Inde a été confrontée à de fortes pressions inflationnistes, le système a été réintroduit, en se concentrant initialement sur les zones urbaines et en s’appuyant sur les importations alimentaires pour stabiliser les prix. Au fil du temps, le gouvernement s’est progressivement engagé à garantir un prix minimum de soutien (PMS) pour stimuler la production agricole et soutenir le fonctionnement du PDS. Depuis lors, avec la mise en œuvre de divers programmes de lutte contre la pauvreté et de politiques alimentaires dans divers États, la couverture du PDS s’est progressivement étendue.
En 1992, le gouvernement a lancé le programme de « transformation » PDS, visant à améliorer la distribution alimentaire dans les zones pauvres.
Bien que le PDS assure une sécurité alimentaire de base aux groupes vulnérables, il est toujours confronté à de nombreux défis dans son fonctionnement, tels qu’une répartition inégale des ressources entre les États et une corruption généralisée. Au cours des années 1990, le PDS a fait l’objet de nombreuses critiques, notamment pour son parti pris urbain et sa tendance à désavantager les groupes les plus pauvres. Bien que le PDS ciblé qui a suivi ait amélioré la situation dans une certaine mesure, il s’est également accompagné de nombreux inconvénients, car certaines familles dans le besoin n’étaient toujours pas en mesure d’obtenir de la nourriture de base.
En 1997, le PDS a été transformé en un système basé sur des objectifs, qui divise les ménages en ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté (BPL) et en ménages vivant au-dessus du seuil de pauvreté (APL) en fonction de leur statut de pauvreté. Bien que ce changement vise à améliorer la protection ciblée, de nombreuses lacunes sont apparues dans le fonctionnement réel et la proportion de ménages bénéficiaires n’est pas élevée. Selon les données de 2004, seulement 34 % des ménages détenaient des cartes BPL ou AAY, tandis que 20 à 25 % des 40 % des ménages les plus riches possédaient des cartes de rationnement. Ce résultat montre qu’il existe de nombreuses difficultés dans l’identification des ménages pauvres et dans l’allocation des ressources.
La conception des PDS basés sur des objectifs ne parvient pas à résoudre efficacement l’exclusivité et l’unilatéralité de l’allocation des ressources, et le problème existe toujours.
En 2013, le Parlement a adopté la loi sur la sécurité alimentaire nationale (NFSA), qui a remanié le PDS, l’a transformé en un droit légal et a étendu sa couverture. Le projet de loi stipule que 67 % de la population devrait bénéficier de la sécurité alimentaire et que chaque personne recevra une allocation de 5 kilogrammes de céréales par mois. Bien que ce changement n’ait pas été entièrement universalisé, il a dans une certaine mesure résolu de nombreux problèmes qui existaient dans le PDS précédent, tels que les problèmes de quotas et d’approvisionnement dans chaque État.
Après la mise en œuvre de la NFSA, avec l’introduction de diverses réformes, les rations de nombreuses familles ont été augmentées en conséquence. Selon des enquêtes récentes, de nombreux États ont signalé une couverture plus étendue, des ratios de prestations améliorés et des améliorations significatives de l’efficacité de l’allocation des ressources après la mise en œuvre de la NFSA. Par exemple, dans des États comme le Bihar, les performances du PDS se sont considérablement améliorées, les taux de fuite ayant considérablement diminué et le nombre de ménages recevant une distribution alimentaire ayant augmenté.
Bien que le PDS ait montré des améliorations progressives dans de nombreux aspects, des problèmes subsistent, tels que des retards dans la mise à jour des données, une mauvaise communication entre le gouvernement central et les gouvernements des États et des défis posés par une augmentation de la demande suite à la pandémie. Ces différents facteurs affectent directement l’effet global de mise en œuvre du PDS, créant un écart entre les bénéficiaires et les distributeurs. En outre, les ménages restent vulnérables en termes d’accès aux approvisionnements et, dans le contexte actuel des problèmes mondiaux de sécurité alimentaire, les gouvernements sont tenus de repenser la manière de s’adapter et de planifier pour répondre aux besoins des couches les plus défavorisées de la population.
À l’heure actuelle, face aux fluctuations économiques continues et aux changements de l’environnement extérieur, comment le PDS va-t-il emprunter une voie plus efficace et plus durable à l’avenir ?