La cholangite primitive (CBP), autrefois connue sous le nom de cirrhose biliaire primitive, est une maladie hépatique auto-immune. Cette maladie provoque la destruction progressive des petites voies biliaires du foie, provoquant une accumulation de bile et d’autres toxines dans le foie, pouvant éventuellement conduire à une cirrhose. Selon les recherches, l'incidence de la CBP chez les femmes est beaucoup plus élevée que chez les hommes, avec un rapport entre les sexes pouvant atteindre 9 : 1. Pourquoi ? Discutons-en ensemble.
La base pathologique de la cholangite primitive est liée au système immunitaire. La plupart des patients possèdent des anticorps anti-mitochondriaux (AMA). Ces anticorps attaquent des complexes enzymatiques spécifiques dans les cellules du foie, provoquant des dommages aux petites voies biliaires.
On ne sait pas exactement pourquoi les femmes sont plus susceptibles de développer une CBP, mais certaines recherches suggèrent que les hormones sexuelles telles que les œstrogènes pourraient jouer un rôle important dans la réponse du système immunitaire. Certains chercheurs ont souligné que dans les maladies auto-immunes, les œstrogènes semblent augmenter le risque de réactions auto-immunes.
Les patients atteints de CBP se sentent souvent fatigués (environ 80 %), ce qui est un symptôme non spécifique qui a un impact profond sur la qualité de vie. D'autres symptômes courants incluent des démangeaisons cutanées (20 à 70 % des patients), qui ne sont souvent pas associées à la progression d'une maladie hépatique. De nombreux patients peuvent présenter uniquement des anomalies de la fonction hépatique détectées lors d'analyses sanguines de routine à un stade précoce, sans symptômes évidents.
Le diagnostic de cholangite primitive repose principalement sur des marqueurs sériques spécifiques, comme la détection d'anticorps anti-mitochondriaux. 90 à 95 % des patients atteints de CBP développeront cet anticorps.
La génétique joue également un rôle important dans le développement de la CBP. De nombreuses études ont montré une tendance à la propagation de la maladie parmi les membres de la famille, et les taux de comorbidité chez les jumeaux suggèrent également une susceptibilité génétique sous-jacente. Une étude génomique de 2012 a révélé 26 locus génétiques associés à la CBP qui influencent la régulation des cytokines.
En plus des facteurs génétiques, des facteurs environnementaux peuvent également influencer le développement de la CBP. Certaines études suggèrent que des bactéries environnementales, telles que Novosphingobium spiceivorans, pourraient être impliquées dans les réponses auto-immunes. Les protéines de ces bactéries peuvent réagir de manière croisée avec les protéines mitochondriales des cellules hépatiques, exacerbant ainsi l'attaque du système immunitaire.
Actuellement, le traitement de la CBP repose principalement sur le contrôle médicamenteux. Le traitement de première intention est l'acide ursodésoxycholique (UDCA). Pour les patients qui répondent mal à l'UDCA, l'acide obéticholique (OCA) peut être envisagé. Ces deux médicaments peuvent améliorer efficacement les indicateurs de la fonction hépatique et ralentir la progression de la maladie.
L'introduction de l'UDCA a complètement modifié le modèle de traitement de la CBP et amélioré considérablement le taux de survie des patients.
Bien que les traitements actuels se soient améliorés pour de nombreux patients, les thérapies ciblées font toujours défaut pour les 80 % de patients qui signalent des symptômes de fatigue. Les chercheurs continuent d'explorer de nouveaux médicaments et traitements, dans l'espoir de proposer davantage d'options thérapeutiques pour améliorer la qualité de vie des patients à l'avenir.
À mesure que notre compréhension de la CBP s'approfondit et que la recherche continue de progresser, pouvons-nous trouver des stratégies plus efficaces pour résoudre cette maladie, non seulement en ciblant les symptômes, mais aussi en améliorant fondamentalement la santé et le bien-être des femmes ?