J. de Rotrou

Méthode de prise en charge globale non médicamenteuse des patients déments institutionnalisés

Resume Introduction Le present travail decrit un type de prise en charge non pharmacologique de patients atteints de demences neurodegeneratives en institution. L’intervention s’adresse a des patients dements en long sejour presentant des troubles du comportement perturbant les patients eux-memes et les equipes soignantes. Les objectifs du programme de prise en charge sont, d’une part, de stimuler les capacites cognitives, sociales et fonctionnelles des patients et de diminuer leurs troubles du comportement, et d’autre part, de diminuer la charge de travail des equipes soignantes. Methodes Cette prise en charge globale combine plusieurs approches : l’approche psychosociale, l’approche cognitive et l’approche sensorielle et motrice. L’ensemble de ces stimulations est realise par une equipe pluridisciplinaire composee d’un cadre ergotherapeute, de six aides soignantes, d’une ergotherapeute, d’une orthophoniste, d’une psychomotricienne et d’une psychologue. La prise en charge est quotidienne et dure trois mois. Des evaluations sont realisees avant et apres le programme d’intervention afin d’en mesurer le benefice. Resultats Des effets positifs ont ete observes lors de deux etudes sur le plan cognitif pour les patients ainsi que sur leur alimentation, et sur le ressenti des soignants dans la prise en charge des patients dements severes. Cependant, en raison des faibles effectifs de ces etudes, il faut mener des recherches supplementaires sur l’efficacite de ce programme d’intervention global, particulierement concernant les implications nutritionnelles. Conclusion La combinaison d’un traitement pharmacologique et d’une prise en charge non pharmacologique semble donc adaptee a la gestion des troubles psychologiques et comportementaux des patients dements en institution.

La stimulation cognitive

Resume La stimulation cognitive est une approche neuropedagogique globale basee sur les resultats de recherche dans le domaine de la neuropedagogie. Cet article met l’accent sur le contexte theorique, les objectifs et les methodes de la stimulation cognitive. Les personnes âgees en bonne sante ayant une plainte de memoire, les patients souffrant de troubles cognitifs legers ou de demence peuvent beneficier de la stimulation cognitive. Dans la maladie d’Alzheimer, la stimulation cognitive est une intervention therapeutique complementaire du traitement pharmacologique.

Le programme psycho-éducatif d’aide aux aidants

Resume A ce jour, de facon complementaire aux traitements medicamenteux, differents types d’intervention psycho-comportementale, psychosociale et/ou cognitive sont proposes aux patients souffrant de maladie d’Alzheimer (MA). Ces interventions sont recommandees de facon conjointe aux propositions d’aide aux aidants, sous forme de programmes educatifs. Cependant, les travaux demontrant scientifiquement le benefice d’une approche combinee, medicamenteuse et non medicamenteuse manquent encore aujourd’hui. Nous formulons l’hypothese qu’un programme psycho-educatif d’aide aux aidants naturels conjointement a un traitement medicamenteux par inhibiteur de l’acetylcholinesterase (IACE), entraine un benefice clinique significatif chez les patients et les aidants.

O4-4 Contribution d’un programme d’accompagnement des aidants familiaux dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Premiers résultats de l’étude AIDMA

Introduction Dans le cadre d’un PHRC, nous avons effectue l’etude AIDMA, en reponse a la question : un programme psycho-educatif (PPE) d’accompagnement des aidants familiaux, associe a la prise d’un IACE par les patients, apporte-t-il un benefice aux patients et/ou a leurs aidants ? Materiel/methodes Quinze Centres Memoire ont inclus des tandems “patient-aidant”, repondant aux criteres du protocole. Tous les patients, souffrant de maladie d’Alzheimer (stades legers ou moderes) etaient traites par IACE. Les tandems ont ete randomises en 2 groupes paralleles. Groupe I : les aidants ont suivi un PPE comportant 12 seances collectives de 2 heures pendant 3 mois. Groupe II : les aidants n’ont pas suivi le PPE. Les tandems ont ete evalues en aveugle a M0, M3 (fin du PPE), M6 (3 mois apres l’arret du PPE). Criteres d’evaluation des patients : DAD, ADAS-Cog, NPI. Criteres d’evaluation des aidants : Zarit, MADRS, GDS, EVAs, QSC. Resultats Cent soixante sept tandems (n = 334) ont ete inclus (groupe I : 86 ; groupe II : 81). A M0 les 2 groupes sont comparables. A M3 et M6, les patients des 2 groupes demeurent stables. Concernant les aidants, des differences significatives en termes d’amelioration sont observees en faveur du groupe PPE sur des echelles de comprehension de la maladie a M3 (p=0.007) et a M6 (p=0.0001) et des capacites a faire face a M6 (p=0.02). Seul dans le groupe qui n’a pas beneficie du PPE on observe a M6 une augmentation de la depression (p = 0.02) et une tendance a l’augmentation du sentiment de fardeau (p=0.09). Conclusion L’etude AIDMA confirme que les therapies combinees (IACE + PPE) apportent un plus grand benefice comparativement au traitement medicamenteux seul. Ce benefice est concordant avec les temoignages des familles et des patients, en termes d’amelioration de la relation patientaidant. Des outils valides adaptes au recueil scientifique de tels temoignages pourraient ameliorer l’evaluation des benefices. Les resultats d’AIDMA suggerent egalement la necessite de concevoir des interventions qui impliqueraient activement les patients et offriraient aux aidants davantage de temps pour eux-memes et d’ecoute de la part des equipes.

Stress, maladie d’Alzheimer et soutien psychothérapique

Resume Le patient atteint de maladie d’Alzheimer est, tout au long de sa maladie, confronte a des situations de stress potentiellement importantes. L’annonce du diagnostic de MA, meme s’il etait plus ou moins attendu, les episodes de desorientation spatiale, le sentiment d’etrangete face a des objets ou des situations qu’il ne comprend plus sont autant de situations eminemment perturbantes generant parfois un stress important. Ce stress doit pouvoir etre reconnu, evalue et pris en charge. A des stades debutants, moderes ou moderement severes de la maladie, le patient reste capable de dire ce qu’il ressent, de parler de ce qu’il ne comprend pas ou de ce qui lui fait peur. L’accompagner psychologiquement contribue a soulager sa douleur, a mieux comprendre ce qu’est sa maladie et, lorsque c’est possible, a ameliorer sa cooperation et sa compliance dans son projet de soins. Mais il s’agit aussi bien entendu de consolider une identite qui chancelle du fait des troubles cognitifs, en particulier mnesiques, et du delitement progressif de la pensee. De meme, maintenir la capacites d’investissement relationnel et les capacites de communication sont des objectifs centraux dans ces prises en charge du patient âge dement.

Le « Café-Débat Alzheimer »

Resume Le but du Cafe-Debat Alzheimer est de repondre aux besoins de suivi psychosocial des patients Alzheimer et de leur famille. Tous les deux mois, une reunion est organisee avec les patients et les familles par les psychologues, dans un lieu convivial, en ville. Les objectifs sont de donner la parole aux patients, repondre aux besoins de soutien et d’information exprimes par les familles, permettre aux familles de sortir de leur isolement en rencontrant d’autres personnes qui vivent une experience similaire, d’organiser un reseau de prise en charge des patients et familles touches par la maladie d’Alzheimer en partenariat avec les CLIC, les Centres d’Action Sociale, l’hopital et les associations de famille.

Intérêt d’un programme de stimulation cognitive pour des sujets âgés présentant un « mild cognitive impairment »

Resume La stimulation cognitive fait partie des interventions non pharmacologiques et peut s’appliquer aux patients âges presentant un « mild cognitive impairment » (MCI) ou un deficit cognitif leger. Cette approche collective, visant un double objectif cognitif et social, apporte une reponse adequate aux besoins et plaintes des patients presentant un MCI. Des etudes recentes rapportent un effet benefique de ce type d’intervention sur les performances cognitives des participants. De plus, les ateliers de stimulation cognitive, se deroulant generalement sur 10 ou 12 seances, permettent une evaluation fine des difficultes cognitives et psychologiques, et une estimation des capacites de reserve des participants. La stimulation cognitive se revele a la fois un outil de suivi contribuant au diagnostic differentiel des MCI, et un predicteur d’une evolution possible vers un syndrome dementiel.